Un tribunal français déclare un ancien soldat coupable du meurtre d’un enfant
GRENOBLE, FRANCE — Après trois semaines de témoignages qui ont passionné la France, un ancien soldat a été reconnu coupable vendredi du meurtre d’une fillette de 8 ans qu’il avait attirée hors d’une fête de mariage dans une ville des Alpes françaises, alors que les invités faisaient la fête jusque dans la nuit.
Nordahl Lelandais a été condamné à la prison à vie avec 22 ans garantis derrière les barreaux. Il a également été reconnu coupable d’avoir abusé de deux cousins, âgés de 4 et 6 ans, dont l’un deux semaines avant la mort de Maelys de Araujo en août 2017.
Il avait déjà été condamné en 2021 pour le meurtre d’un jeune soldat.
Le jury a suivi les réquisitions du procureur de Grenoble, Jacques Dallest, qui demandait une peine maximale. Dallest a fait valoir que Lelandais représente un « danger social considérable » malgré les efforts qu’il a déployés pour se réhabiliter en prison, notamment en lisant des livres sur le bouddhisme.
Lelandais ne fera pas appel de la décision, a déclaré son avocat Alain Jakubowicz, ajoutant qu’il avait dit à son client que la famille de la jeune fille ne devrait pas avoir à souffrir davantage.
Les parents et la sœur de la victime se sont embrassés dans la salle d’audience bondée mais silencieuse.
Lelandais est resté calme, mais a été vu en train de dire à sa mère : « Ça va aller ».
L’âge de Maelys et une longue enquête remplie de détails horribles ont déclenché un énorme intérêt public pour cette affaire. Les médias français ont relaté tous les détails qui ont conduit au meurtre de la jeune fille après que Lelandais l’ait attirée dans sa voiture au milieu d’une fête de mariage dans une petite ville des Alpes.
Le visage de Maelys, tiré d’une photo de famille que sa mère avait serrée dans le tribunal, était devenu un élément incontournable des journaux télévisés du soir.
L’avocat de la famille de la jeune fille, Fabien Rajon, s’est dit inquiet pour eux après 4 ans et demi d’exposition médiatique, « parce que lundi, il n’y aura plus de micros, plus de caméras et ils resteront avec leur chagrin ». Il a demandé aux Français de continuer avec « des petits gestes… des mots de soutien ». Ils sont, a-t-il dit, une « famille française qui ne demande rien … le genre de famille française que nous aimons. »
Les parents, Jennifer et Joachim, et la sœur Colleen ont exprimé leur soulagement face au verdict mais tous ont regretté que la cause exacte de la mort de Maelys ne sera jamais connue, ni si elle a été violée.
Lelandais, un dresseur de chiens, a craqué devant le tribunal et a admis avoir attiré la jeune fille dans sa voiture et l’avoir frappée violemment « trois ou quatre fois » lorsqu’elle pleurait, mais n’a jamais précisé comment elle était morte. Il a déclaré qu’il n’avait pas l’intention de tuer Maelys, qu’il avait invitée à 2 h 40 du matin pour voir ses chiens. Il était lui-même un invité de dernière minute au mariage, fournissant de la cocaïne à certains invités.
Il avait auparavant conduit les enquêteurs à l’endroit où il avait enterré Maelys, à plusieurs kilomètres de la fête de mariage. Les enquêteurs n’ont jamais pu prouver que la jeune fille avait été violée.
Lelandais, qui a eu 39 ans le jour du verdict, a été décrit par les experts psychiatriques comme psychopathe, narcissique et menteur pathologique.
Dans une déclaration avant que la cour ne se retire pour considérer le verdict, Lelandais a reconnu toutes les charges contre lui et a offert des excuses.
« Je sais que les familles n’accepteront jamais mes excuses, mais je les présente avec la plus grande sincérité », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il comprenait la « longue » période d’introspection qui l’attendait et qui, selon lui, a déjà commencé.
Jakubowicz, l’avocat de Lelandais, a qualifié les aveux de son client pendant le procès de « petite lueur d’espoir sur le chemin de la rédemption », et a demandé à la Cour de ne pas prononcer une peine de prison à vie.
Lelandais a été reconnu coupable en 2021 du meurtre d’un soldat auto-stoppeur à la sortie d’une discothèque gay, et condamné à 20 ans de prison. C’est la disparition de Maelys qui a mis les enquêteurs chargés de l’enquête sur la disparition du soldat sur la piste de Lelandais.