Les prix élevés du gaz devraient perturber l’été canadien
Les Canadiens doivent se préparer à un été coûteux à la pompe, car le prix du pétrole continue de monter en flèche. Un analyste prévient qu’un prix de 2 $ le litre pourrait devenir courant dans de nombreuses régions.
Cette mise en garde intervient après des mois de fluctuations de prix record dues à une demande de carburant post-pandémique et à une diminution de l’offre, et aggravées par les sanctions imposées au pétrole russe en mars.
Et si les Canadiens se sont habitués aux fluctuations de prix volatiles au cours des derniers mois, les analystes affirment que les hausses de prix du week-end de Pâques ouvrent la voie à un marché estival encore plus imprévisible.
Les prix dans la région du Grand Toronto (GTA), par exemple, vont s’envoler samedi, passant d’une moyenne de 173,9 $ à 185,9 $ dans la plupart des stations-service, ce qui représente une hausse de 23 cents en seulement 72 heures.
« Vingt-trois cents par litre d’augmentation au cours des 72 dernières heures… c’est un taux que je n’ai jamais vu auparavant, c’est sans précédent et cela ne présage rien de bon pour l’été », a déclaré vendredi à CP24 Dan McTeague, président de Canadians for Affordable Energy.
Selon M. McTeague, cette hausse est due, en partie, au passage de l’essence d’hiver à l’essence d’été – un événement annuel qui fait généralement grimper les prix.
L’essence d’hiver utilise du butane, qui est moins cher à produire et qui allume plus rapidement les moteurs par temps froid. Les mélanges d’été, en revanche, utilisent des alkylats, des matériaux que l’on trouve plus souvent dans le supercarburant.
Ce changement coûte généralement aux consommateurs cinq à huit cents de plus par litre.
« Le type d’essence que vous obtenez a tendance à changer du 15 avril au 15 septembre. C’est comme ça depuis 30 ans. Il y a toujours une prime de sept ou huit cents liée à cela », a expliqué M. McTeague, notant que des régions comme le Grand Toronto verront probablement une moyenne de 1,80 à 1,90 $ à la pompe pendant les mois d’été.
« Nous verrons, notez bien mes mots, 2 $ le litre pendant plusieurs jours au cours de l’été cette année ».
M. McTeague affirme que de nombreux facteurs aggravent le prix à la pompe, de la faiblesse du dollar canadien à la diminution des investissements dans les sources de carburant traditionnelles.
Mais il prévient que les prix de l’été pourraient être encore plus élevés en cas d’autres perturbations de la production ou de la distribution de carburant à l’échelle mondiale, comme un ouragan ou des perturbations des pipelines.
« Nous sommes entrés dans une nouvelle ère », a-t-il déclaré. « Le dollar canadien ne réagit pas à la hausse des prix du pétrole, une fonction du fait que nous ne construisons pas d’oléoducs vers les marchés qui ont désespérément besoin du pétrole canadien et que nous avons des taxes sur les taxes qui ont été entassées… toutes ces choses contribuent à aggraver une mauvaise situation. »