« Changeur de jeu » : le rôle crucial du Canada dans le lancement du télescope James Webb
Alors que le télescope James Webb se prépare pour le lancement, les Canadiens ont joué un rôle crucial dans son développement et dans le traitement de l’information que les scientifiques en recevront.
Le télescope spatial James Webb (JWST), connu en termes simples pour remplacer le télescope spatial Hubble, est 100 fois plus puissant que son prédécesseur et utilise la technologie infrarouge pour ses images, ce qui signifie qu’il est capable de découvrir des parties de l’univers que les scientifiques n’ont jamais Déjà vu.
Le lancement du télescope est prévu le 25 décembre depuis la Guyane française.
Dans le cadre du développement du télescope, des chercheurs canadiens ont apporté deux contributions importantes : un capteur conçu pour l’aider à rester sur la cible et un instrument appelé Near-Infrared Imager and Slitless Spectrograph (NIRISS), qui aide à étudier les objets astronomiques.
« C’est un incroyable [piece of] des machines qui vont être envoyées à 1,5 million de kilomètres de la Terre, essayant essentiellement de se protéger de la lumière du soleil et aussi de la chaleur de la Terre », Martin Bergeron, directeur des missions d’exploration planétaire et d’astronomie à l’Agence spatiale canadienne, a déclaré dans une récente interview virtuelle.
Bergeron a comparé la stabilité du capteur à sa capacité de se concentrer sur un centime à quatre kilomètres de distance, sans trembler.
Bergeron a déclaré qu’une fois les données disponibles, son travail consiste à s’assurer que les scientifiques canadiens tirent le meilleur parti de l’information. La contribution du Canada à James Webb signifie que les chercheurs du pays reçoivent environ cinq pour cent du temps d’observation du télescope.
« Cela ne signifie pas que nous obtiendrons exactement cela, mais cela signifie qu’en moyenne, nous cherchons à obtenir ce pourcentage du temps d’observation », a déclaré Bergeron.
« C’est une part importante », a ajouté Bergeron. « Cela peut sembler petit, mais c’est en fait beaucoup de temps d’observation. »
Els Peeters, professeure de physique et d’astronomie à l’Université de Western Ontario, fait partie de l’équipe qui dirige le « Early Release Science Program », qui est conçu pour diffuser dès que possible certaines des informations du JWST à la communauté astronomique, pour montrer ses capacités.
« Afin de montrer ce que tous les instruments pouvaient faire, le projet a essentiellement décidé de proposer une catégorie spéciale de programmes dont les données seraient immédiatement publiques pour l’ensemble de la communauté astronomique et présenteraient ce que les instruments pourraient faire », a-t-elle déclaré.
Pour ce rôle, Peeters sera parmi les premières personnes à voir quelles images JWST peut produire.
« Ce qui est bien avec ces programmes spéciaux, c’est qu’ils seront programmés très tôt dans la vie de James Webb et ce sera donc l’une des premières observations qui sera prise », a-t-elle déclaré. « Je suis très excité à ce sujet parce que pour les recherches que je fais… les instruments sont tout simplement fantastiques. »
Peeters a comparé les images de JWST à une image avec des millions de pixels, comparée à celle de Hubble.
« Vous pouvez vraiment démêler tous les différents processus et toutes les différentes régions qui se produisent avec la distance de ces jeunes étoiles », a-t-elle déclaré. « Les observations en elles-mêmes ne fourniront que des résultats révolutionnaires en raison des énormes progrès réalisés pour ces instruments. »
S’adressant à CTV News Channel vendredi, Peeters a déclaré qu’avec le JWST, elle et d’autres pourront observer des parties de l’univers qui étaient auparavant inaccessibles.
« Cela ira des bébés galaxies, en regardant les premières galaxies, les premières étoiles formées, à plus près des formations d’étoiles actuelles… nos exoplanètes que nous avons découvertes au cours des dernières années et les atmosphères autour des exoplanètes », a-t-elle déclaré.
« Mon principal intérêt pour Webb concerne la formation des étoiles. Je vais regarder comment les jeunes étoiles influencent leur environnement et comment elles évoluent, donc j’ai vraiment, vraiment hâte de voir les premières images et observations.
Parmi les chercheurs canadiens qui cherchent à utiliser le nouveau télescope se trouve Loic Albert, chercheur à l’Université de Montréal et expert en instruments scientifiques pour Webb, dont l’étude porte sur des étoiles ratées connues sous le nom de naines brunes.
« Dans mon cas, James Webb ouvre la possibilité d’étudier certains types spécifiques de naines brunes, les naines brunes les plus froides et les moins massives », a déclaré Albert à La Presse canadienne le mois dernier. « Ils sont si faibles que vous ne pouvez pas les observer depuis le sol. »
Pour ceux qui étudient les planètes en dehors de notre système solaire, le Webb sera en mesure de montrer des images que Hubble ne pourrait tout simplement pas, a déclaré Albert.
« Pour la communauté des exoplanètes, cela va changer la donne », a-t-il déclaré. « Cela va permettre de mesurer les atmosphères d’exoplanètes pour un grand nombre de planètes et avec des détails exquis. »
En plus de rechercher des exoplanètes, le James Webb sera également utile pour examiner en profondeur les planètes et les lunes de notre propre système solaire et pourra voir comment les étoiles évoluent au fil du temps, a déclaré Bergeron.
« Le télescope spatial James Webb est essentiellement une machine à remonter le temps. Cela vous permet de remonter dans des systèmes très lointains et donc très anciens, qu’il s’agisse d’étoiles ou de galaxies et ce sont des choses que vous pourrez regarder avec ce système très performant », a-t-il ajouté.
Peeters a déclaré qu’il faudrait environ six mois avant que les premières observations n’arrivent sur Terre, ce qui signifie que les images des initiales du JWST sont attendues à la mi-juin.
Avec des fichiers de La Presse Canadienne et Michael Lee