Blocages par des convois de protestation virale interdits à Paris, Bruxelles
PARIS — Les autorités françaises et belges ont interdit jeudi les blocages de routes menacés par les groupes qui s’organisent en ligne contre les restrictions du COVID-19, en partie inspirés par des manifestants au Canada.
Invoquant des « risques de troubles à l’ordre public », la préfecture de police de Paris a interdit les manifestations visant à « bloquer la capitale » de vendredi à lundi. La police mettra en place des mesures pour protéger les routes et arrêter les contrevenants.
Le blocage de la circulation est passible de deux ans de prison, de 4 500 euros (plus de 5 000 dollars) d’amende et d’une suspension du permis de conduire, a indiqué la police dans un communiqué.
Des groupes de discussion en ligne en France ont appelé les conducteurs à converger vers Paris à partir de vendredi soir, et à continuer vers le nord jusqu’à Bruxelles lundi. Des appels à l’action ont été lancés en Belgique pour que les camionneurs convergent vers la capitale, qui abrite les institutions de l’Union européenne.
Les autorités belges ont interdit la menace de blocus de lundi, et ont déclaré qu’un large périmètre autour de la ville de 1,1 million d’habitants serait mis en place pour empêcher un excès de camions d’atteindre le centre de Bruxelles.
Le bourgmestre de Bruxelles, Philippe Close, a déclaré dans un message sur Twitter que les autorités avaient décidé d’interdire la manifestation du « Convoi de la liberté » parce que les organisateurs n’avaient pas demandé l’autorisation de tenir l’événement.
Un convoi de la liberté similaire est prévu à Vienne vendredi.
Les protestations reflètent celles des camionneurs au Canada qui ont bloqué les passages frontaliers et paralysé le centre-ville d’Ottawa.
En France, de petits groupes de conducteurs sont partis mercredi de Bayonne, sur la côte atlantique, et de Nice, sur la Côte d’Azur, avec des autocollants sur leurs voitures indiquant « Convoi de la liberté ».
Des départs ont également été signalés ou prévus dans une douzaine d’autres villes, des groupes appelant à converger vers Paris vendredi soir et à y manifester samedi.
Ceux qui cherchent à prendre part au convoi semblent représenter un mélange de causes et de véhicules, des camions aux motos et aux camping-cars.
La radio FranceBleu, dans le sud du Vaucluse, a cité le chef d’une entreprise de transport, qui a déclaré que lui et trois employés rallieraient Paris dans des véhicules séparés. « C’est vraiment un convoi pacifique », a déclaré à FranceBleu l’homme, identifié seulement comme Sylvain.
« L’idée est de se faire voir, entendre. Il faut en finir avec ce laissez-passer sanitaire », aurait-il dit, faisant référence à un laissez-passer COVID-19 que la France exige pour entrer dans les restaurants et autres lieux publics, et notant que le pays a une élection présidentielle dans deux mois.
Alors que la grande majorité des adultes français sont vaccinés contre le COVID-19, la France connaît depuis plusieurs mois des manifestations hebdomadaires contre les règles de vaccination et les restrictions liées au virus, notamment par des groupes d’extrême droite. La tentative de convoi intervient alors que la participation aux protestations a récemment diminué.
Les hôpitaux français et les personnes âgées ont été durement touchés par les poussées d’infection répétées au cours de la pandémie. Le ministre de la Santé Olivier Veran a déclaré jeudi qu’il était trop tôt pour que les gens baissent la garde, avertissant que la pandémie n’est pas encore terminée.
Les convois français ne semblent pas avoir un organisateur unique ou un cri de ralliement. Certains des groupes en ligne comprennent des personnes qui étaient actives dans le mouvement de protestation des gilets jaunes contre l’injustice économique perçue, qui s’est largement éteint en 2019 après que le gouvernement a répondu à certaines des préoccupations des participants.
Les manifestants français ont partagé des images de camionneurs au Canada qui ont bloqué les passages frontaliers et paralysé le centre-ville d’Ottawa. Ils veulent que le Canada mette fin à ses restrictions concernant le COVID-19, notamment en imposant à tous les camionneurs entrant dans le pays d’être entièrement vaccinés.
Certains appellent également à des rassemblements ailleurs en Europe, mais il n’est pas clair si les différentes actions dans les différents pays sont coordonnées.
Quelques groupes Telegram en Espagne appellent à des rassemblements et tentent d’organiser la logistique et les dons de nourriture.