Santé mentale : les quartiers les plus riches ont plus accès aux services
Il est bien entendu que la pandémie a aggravé la santé mentale des Canadiens à travers le pays, mais ce sont les quartiers les plus riches qui ont reçu plus d’accès aux options et aux services de soins virtuels, selon une étude récente.
Les données ont montré que la santé mentale de ceux qui luttent contre l’anxiété, la dépression et la détresse psychologique s’est détériorée à la suite de la pandémie de COVID-19, un Canadien sur 10 interrogé par l’Association canadienne pour la santé mentale en juillet 2020 citant comme tel.
Mais la pandémie a également eu un impact sur la prestation des services de santé mentale, car les rendez-vous en personne ont été suspendus indéfiniment et des rendez-vous virtuels ont été proposés à leur place, selon un rapport récent.
Et selon un récent rapport de l’Institut canadien d’information sur la santé, la prestation virtuelle de services de santé mentale était plus accessible aux Canadiens qui vivaient dans des quartiers à revenu élevé.
LES QUARTIERS PLUS RICHES ONT PLUS D’ACCÈS
De nouvelles données sur les soins de santé mentale virtuels de l’Institut publiées en décembre ont montré que les services de santé mentale ont augmenté dans l’ensemble du Canada, mais l’accès aux services virtuels variait géographiquement et selon la population.
Le rapport a examiné les tendances des services de santé mentale virtuels dans cinq provinces canadiennes, l’Ontario, le Manitoba, la Saskatchewan, l’Alberta et la Colombie-Britannique, entre avril 2019 et mars 2021.
Une visite chez un médecin de famille, un pédiatre ou un psychiatre, lorsque le diagnostic sur la demande est pour l’anxiété ou la dépression, étaient les formes classifiées de services de santé mentale dans le rapport.
Alors que l’offre de soins virtuels est un moyen qui peut accroître l’accessibilité pour les patients, le rapport montre que l’accessibilité a encore été accordée davantage à certains patients qu’à d’autres tout au long de la pandémie.
Malgré une adoption des soins de santé mentale virtuels par les patients de tous les niveaux de revenu, les soins virtuels étaient plus accessibles aux personnes vivant dans des quartiers à revenu élevé et plus urbains.
Et tandis que davantage de services sont devenus disponibles via les médecins de famille, les pédiatres et les psychiatres, le rapport citant une augmentation de 22%, 39% et 16%, respectivement, entre janvier et mars 2021 par rapport à l’année précédente, il a également montré qu’il y avait un plus grand écart de revenu que d’autres formes de soins médicaux virtuels en fonction du niveau de revenu des patients.
La différence d’utilisation variait de 7 % à 14 % pour les services de santé mentale destinés aux patients à faible revenu et à revenu élevé, respectivement, et un écart plus faible a été constaté, de 3 % à 5 % pour tous les autres services.
Selon un rapport de Statistique Canada publié en juillet dernier, avoir un revenu inférieur est également lié à de moins bons résultats en matière de santé mentale, influencés par des facteurs tels que l’augmentation du stress, le manque d’accès aux besoins de base comme la nourriture, le logement, les opportunités et les soins de santé mentale en général.
L’emplacement géographique des patients a également été identifié comme un facteur d’utilisation accrue des services de santé virtuels, les patients vivant dans des zones urbaines ayant déclaré utiliser davantage de services de santé mentale virtuels.
Le rapport a révélé que 53 % des soins étaient dispensés à des patients vivant dans des quartiers urbains, contre 47 % pour ceux vivant dans des quartiers ruraux ou éloignés.
En ce qui concerne les raisons de cette disparité, un rapport de la Table consultative scientifique sur la COVID-19 de l’Ontario publié en septembre a souligné que les personnes à faible revenu sont confrontées à des défis tels que le manque de logement, la vie privée, le soutien à la littératie numérique et l’Internet haute vitesse.
La Table consultative indique que ces obstacles peuvent entraver les services de santé mentale virtuels. De plus, comme les personnes racialisées sont plus susceptibles d’être confrontées à ces problèmes en raison des méfaits à long terme du racisme systémique, le manque de services de santé mentale adaptés à la culture serait également un obstacle à l’accès aux soins, explique-t-il.
UNE AUGMENTATION DES SERVICES PROVOQUÉE PAR LA PANDÉMIE
Bien que l’accessibilité aux soins de santé mentale virtuels se soit avérée inéquitable en fonction des niveaux de revenu, dans l’ensemble, à mesure que les besoins en services ont augmenté pendant la pandémie, le nombre de services fournis pour diagnostiquer l’anxiété et la dépression chez les Canadiens a également augmenté.
En fait, il y a eu une augmentation de 15 % des offres de services médicaux pour la santé mentale entre janvier et mars 2021, atteignant 502 007 services, ainsi qu’une augmentation signalée de 16 % des paiements des médecins pour les services de santé mentale.
En 2020-2021, les services virtuels représentaient 57 % des services de santé mentale fournis par les médecins, un bond considérable par rapport à seulement 4 % de 2019 à 2020.
Une augmentation notable des paiements pour les services de santé mentale virtuels par les médecins a également été citée, passant de 29 millions de dollars en 2019 à 2020 à 621 millions de dollars en 2020 à 2021.
Le rapport indique qu’à l’avenir, davantage de travaux sur la pertinence des soins virtuels par rapport aux résultats de santé des patients aideront à guider les décideurs dans le domaine des soins de santé sur la meilleure façon d’intégrer les services de soins de santé mentale virtuels dans les soins de santé existants. systèmes.