Une étude révèle que le risque lié à la présence de mercure dans le poisson est « faible » dans les communautés indigènes et isolées.
TORONTO — Selon une nouvelle étude, les communautés autochtones et éloignées qui dépendent du poisson pour leur subsistance ne devraient pas s’inquiéter des niveaux de mercure dans leur alimentation, car les avantages de la consommation de ce mets l’emportent sur les risques.
L’étude, publiée récemment dans la revue Environmental Research, a examiné 443 échantillons de sang et 276 échantillons de cheveux provenant de résidents de neuf communautés de la vallée du Mackenzie, dans les Territoires du Nord-Ouest, et a révélé que l’exposition au mercure « peut être faible même si elle est parfois présente à des niveaux élevés », selon un communiqué de presse.
L’étude faisait partie d’un « projet de biosurveillance » plus large visant à répondre aux préoccupations de ces communautés concernant les concentrations potentiellement nocives dans leurs sources alimentaires traditionnelles, comme le poisson.
« Auparavant, des niveaux élevés de mercure ont été trouvés dans certaines espèces de poissons dans certains lacs et par conséquent, les communautés ont voulu savoir si ces niveaux parfois élevés dans les poissons signifiaient également qu’ils étaient élevés chez les personnes », a déclaré Sara Packull-McCormick, candidate au doctorat à l’École des sciences de la santé publique de l’Université de Waterloo, dans un communiqué de presse.
« La bonne nouvelle est qu’en général, l’exposition dans les communautés que nous avons étudiées était faible. Cela signifie que les avantages de la consommation de ces aliments ont tendance à l’emporter sur les risques, ce qui est important pour ces communautés puisque la consommation de poisson présente des avantages nutritionnels, culturels et économiques. »
Selon Santé Canada, l’exposition au mercure est associée à une « altération des fonctions des systèmes nerveux central et périphérique » et peut entraîner une diminution du QI et des retards dans la marche et la parole chez les jeunes enfants. Les adultes, quant à eux, peuvent connaître des changements de personnalité, des modifications de la vision et des pertes de mémoire.
En 2017, l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS) a indiqué que les niveaux de mercure chez les Canadiens étaient « bien en deçà » des recommandations canadiennes, mais l’enquête n’incluait pas les participants des territoires canadiens ou des peuples autochtones vivant dans des réserves.
Brian Laird, professeur à l’École des sciences de la santé publique et chercheur principal de l’étude, a déclaré que cette dernière recherche devrait aider les communautés non incluses dans l’ECMS.
« Cette étude est importante car elle fournit à ces communautés les informations dont elles ont besoin pour guider leur prise de décision », a-t-il déclaré.
« Le mercure peut poser des risques sérieux pour la santé des gens, mais ces communautés disposent maintenant d’une base de référence pour voir quels changements se produisent à l’avenir, notamment en tenant compte de ceux qui peuvent être causés par le changement climatique. »