Tesla contre-attaque l’agence californienne dans le cadre d’un procès pour discrimination raciale.
Tesla Inc. a contre-attaqué jeudi l’agence californienne qui a accusé le constructeur de voitures électriques de tolérer une discrimination raciale généralisée dans son usine d’assemblage phare.
Dans une plainte déposée auprès du tribunal d’État du comté d’Alameda, Tesla a déclaré que le département des droits civils de Californie (CRD), qui a poursuivi l’entreprise en février, a adopté des « règlements souterrains » lui permettant d’intenter une action en justice sans notifier au préalable Tesla des réclamations ou donner à l’entreprise une chance de régler.
La contre-attaque de Tesla allègue que le CRD a violé la loi de l’État en ne sollicitant pas de commentaires du public avant d’adopter des procédures d’enquête et de poursuite des employeurs.
Selon Tesla, ces procédures ne tiennent pas compte des exigences selon lesquelles le CRD doit divulguer les détails de ses enquêtes aux employeurs et tenter de régler les plaintes à l’amiable avant d’engager des poursuites.
Tesla demande une ordonnance interdisant à la CRD de suivre ses procédures prétendument illégales dans l’enquête de tout employeur et exigeant que l’agence adopte de nouvelles réglementations par le biais d’un processus formel d’élaboration de règles.
Un porte-parole de la CRD n’a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire.
Tesla avait fait des réclamations similaires dans une tentative de rejeter la poursuite de l’agence californienne, qui a été rejetée par un juge de l’État le mois dernier.
Mais la plainte déposée jeudi pourrait permettre aux avocats de la société de découvrir de nouveaux détails sur les pratiques de la CRD et son enquête sur Tesla par le biais de la procédure de découverte, ce qui pourrait soutenir ses efforts pour faire rejeter l’affaire.
Le CRD affirme que l’usine phare de Tesla à Fremont, en Californie, est un lieu de travail marqué par la ségrégation raciale où les employés noirs ont été victimes d’insultes et de graffitis racistes et ont été victimes de discrimination en termes d’affectation, de discipline et de salaire.
Tesla a nié tout acte répréhensible et a déclaré que le procès était motivé par des raisons politiques.
En juin, la société avait demandé à une autre agence californienne, l’Office of Administrative Law, d’enquêter sur l’adoption présumée de politiques illégales par le CRD. Le mois dernier, l’OAL a refusé d’examiner la requête de Tesla sans expliquer sa décision.
La société Tesla, dont le siège est à Austin, au Texas, est également confrontée à une série de plaintes pour discrimination raciale et sexuelle déposées par des travailleurs, la plupart concernant l’usine de Fremont.
En avril, un juge de l’État a réduit de 137 millions de dollars à 15 millions de dollars le verdict d’un jury en faveur d’un travailleur noir qui alléguait un harcèlement racial.
Le plaignant a rejeté la réduction de la sentence et a opté pour un nouveau procès, qui est prévu pour mars 2023.
(Reportage de Daniel Wiessner à Albany, New York, Edition d’Alexia Garamfalvi et Lisa Shumaker)