Sondage Nanos : l’opinion des Canadiens sur l’ingérence étrangère
Selon un nouveau sondage de Nanos Research pour actualitescanada, les Canadiens sont deux fois plus susceptibles d’appuyer une enquête officielle sur l’ingérence étrangère, par opposition à des audiences publiques.
Selon le sondage, près de six Canadiens sur 10 disent préférer l’idée d’une enquête publique officielle dirigée par un juge doté de pleins pouvoirs d’assignation.
Pendant ce temps, un quart des personnes interrogées déclarent qu’elles préféreraient l’option des audiences publiques « pour faire la lumière sur le problème de l’ingérence étrangère et la menace qu’elle représente ».
Le rapporteur spécial David Johnston s’est attiré de vives critiques de la part des chefs de l’opposition et des députés sur les conclusions de son rapport récemment publié, qui recommandait «une série d’audiences publiques avec les Canadiens», par opposition à l’enquête que beaucoup réclamaient.
Le premier ministre Justin Trudeau et les membres de son cabinet ont défendu à plusieurs reprises la décision de l’ancien gouverneur général, tandis que Johnston a déclaré qu’une grande partie des informations et des documents sur lesquels il a fondé son rapport sont classifiés, de sorte qu’une enquête publique ne serait pas du tout publique.
Cependant, lors de son témoignage devant le Comité de la procédure et des affaires de la Chambre mardi, Johnston a indiqué que s’il devait y avoir certains témoins à ses audiences publiques, par exemple des responsables du renseignement ou des membres du public qui craignent les conséquences d’une prise de parole, et il est prêt à entendre témoignage à huis clos.
Johnston lui-même a également suscité des critiques, notamment pour sa relation personnelle avec le premier ministre et pour son appartenance antérieure à la Fondation Pierre Elliott Trudeau, qui a été au centre de ses propres allégations d’ingérence étrangère.
Mais les chiffres de Nanos montrent que plus d’un tiers – 38 % – des Canadiens croient que Johnston est « crédible » sur l’ingérence étrangère, contre 30 % qui ne croient pas qu’il est crédible sur la question.
Le sondage montre également que 46 % des Canadiens croient que le premier ministre n’est pas crédible sur le sujet, comparativement à 26 % qui croient qu’il l’est. Ceci, alors que 48% des répondants ont déclaré que le chef conservateur Pierre Poilievre n’était pas crédible, et 26% ont déclaré qu’il l’était.
Les opinions sont partagées sur la crédibilité du chef du NPD Jagmeet Singh en matière d’ingérence étrangère : 32 % des répondants ont déclaré qu’il était crédible, contre 31 % qui ont déclaré qu’il ne l’était pas.
La comparaison entre le premier ministre et le chef de l’opposition officielle vient comme le montrent les chiffres récents en ce qui concerne le premier ministre préféré.
SOUTIEN FORT AU REGISTRE ÉTRANGER
Selon le sondage, il existe également un « très fort soutien » – avec environ neuf répondants sur 10 indiquant un « soutien » ou « un peu favorable » – pour un registre des agents étrangers, une base de données consultable en ligne d’agents travaillant pour des gouvernements étrangers.
Le gouvernement fédéral a récemment conclu ses consultations sur la possibilité de créer un tel registre – similaire à ceux de l’Australie et des États-Unis – mais le ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino, n’a pas précisé quand il pourrait être mis en place.
La grande majorité des répondants au sondage, environ 86 %, ont également déclaré qu’une accusation criminelle et une peine d’emprisonnement sont « la peine la plus appropriée pour les personnes reconnues coupables d’ingérence étrangère au Canada ».
Moins d’un sur 10 a déclaré qu’une amende et un avertissement seraient les plus appropriés, ou n’étaient pas sûrs de ce que devrait être la peine.
La plupart des répondants ont également déclaré que l’ingérence étrangère est une menace pour la démocratie, reflétant les résultats d’un sondage précédent
Les inquiétudes concernant l’ingérence étrangère ont commencé à s’accumuler en février, suscitées par des reportages du Globe and Mail et de Global News, citant en grande partie des sources de renseignement anonymes et des documents divulgués. La controverse s’est poursuivie sur la Colline du Parlement au cours des mois qui ont suivi.
Selon le sondage Nanos, près de six Canadiens sur 10 disent qu’il n’est pas acceptable ou plutôt inacceptable que des fonctionnaires divulguent des informations de sécurité sensibles sur l’ingérence étrangère aux organes de presse.
En mars, la GRC a déclaré qu’elle avait lancé une enquête sur les fuites, en particulier sur les violations de la Loi sur la sécurité et l’information, qui décrit à la fois les attentes concernant les obligations légales des employés du gouvernement fédéral en matière de protection des informations opérationnelles classifiées, et les sanctions pour avoir commis des infractions telles que divulgation non autorisée de telles informations.
Méthodologie:
Nanos a mené une enquête aléatoire hybride par téléphone et en ligne à double cadre RDD (lignes terrestres et cellulaires) auprès de 1 096 Canadiens, âgés de 18 ans ou plus, entre le 31 mai et le 3 juin 2023 dans le cadre d’une enquête omnibus. La marge d’erreur de cette enquête est de ±3,0 points de pourcentage, 19 fois sur 20.
Cette étude a été commandée par actualitescanada et The Globe and Mail et la recherche a été menée par Nanos Research.
Avec des fichiers de actualitescanada.com Rachel Aiello, journaliste parlementaire numérique principale