Soins de santé au Canada : l’AMC partage ses recommandations
Des pénuries de personnel aux longues listes d’attente, le système de santé du Canada a besoin d’améliorations drastiques, selon l’Association médicale canadienne (AMC), une organisation nationale de médecins bénévoles et d’étudiants en médecine qui préconisent des améliorations en matière de santé nationale.
Le 6 juillet, le groupe a publié une liste de recommandations mesurées pour remédier à certaines des failles du système.
Les objectifs proposés par l’AMC arrivent à point nommé, alors que les premiers ministres canadiens se réunissent à Winnipeg cette semaine pour leur rassemblement estival annuel, offert par le gouvernement fédéral pour que le soutien aux soins de santé soit investi, entre autres points à l’ordre du jour.
« Il est assez courant pour nous d’entendre des politiciens dire que c’est le problème d’une autre personne », a déclaré le Dr Alika Lafontaine, présidente de l’AMC, lors d’une entrevue avec CTV Your Morning lundi. « Ce qui est important, c’est que les gens assument la responsabilité du fait que de nombreux patients à travers le pays n’ont tout simplement pas un accès régulier aux soins de santé. Et quand ils vont se faire soigner, ils doivent souvent se rendre dans des endroits déjà débordés, comme les urgences. »
L’AMC préconise des objectifs précis partout au Canada, notamment l’augmentation du nombre de médecins de famille à 7 500 sur cinq ans et à 15 000 sur 10 ans, ainsi que la réduction du temps d’attente médian pour les services de santé mentale et de toxicomanie à deux semaines d’ici 2028, et à une semaine d’ici 2033.
Avant que les fonds gouvernementaux ne soient distribués, cependant, il appartient à chaque province et territoire de créer un plan sur la façon dont l’argent sera utilisé pour atteindre les échéanciers et les objectifs et, en fin de compte, améliorer l’accès aux soins.
L’accord gouvernemental sur la santé comprend également une augmentation des transferts fédéraux annuels en matière de santé, qui sont des fonds utilisés pour aider les provinces à payer pour leurs systèmes de soins de santé.
Lafontaine dit qu’il est important que les Canadiens comprennent la fonctionnalité de l’aide. « Lorsque nous formulons ces recommandations, nous nous concentrons vraiment sur le changement de la façon dont nous examinons la façon dont nous mesurons le système de soins de santé, car en fin de compte, cela change la façon dont les patients vivent le système de soins de santé. »
Selon Lafontaine, moins de 50 % des patients sont en mesure de trouver un fournisseur de soins primaires dans les 24 à 48 heures après en avoir besoin au Canada. Pour y remédier, l’une des recommandations de l’AMC consiste à faire passer le nombre de Canadiens ayant un fournisseur de soins primaires régulier de 85 % à 90 % au cours des cinq prochaines années et à 95 % d’ici 10 ans.
Parmi les autres objectifs fixés par l’organisation, mentionnons l’élimination des fermetures de services d’urgence des hôpitaux d’ici trois ans et l’augmentation du nombre d’interventions prioritaires effectuées dans des délais d’attente médicalement acceptables à 80 % d’ici cinq ans et à 90 % d’ici 10 ans. L’AMC demande également aux gouvernements provinciaux et territoriaux de permettre à 75 % des Canadiens d’accéder à leur dossier de santé électronique d’ici 2028, et à 90 % de la population d’y accéder d’ici 2033.
La Dre Kathleen Ross, présidente désignée de l’AMC, affirme que même si de nombreux problèmes du système de santé canadien ont été aggravés par la pandémie, ils couvent depuis des années.
« Bon nombre de ces problèmes ont évolué au cours des dernières décennies. Donc, pour accrocher tout cela sur COVID-19, je pense qu’il manque une partie de la vue d’ensemble », a déclaré Ross dans une interview avec actualitescanada Channel lundi. « Nous devons absolument relever nos défis en matière de ressources humaines en santé. Nous n’avons pas suffisamment de médecins, d’infirmières et de nombreux autres fournisseurs de soins de santé pour répondre aux besoins des Canadiens dans notre mode de travail actuel.
alors que les travailleurs de la santé étaient inondés de patients et faisaient face à l’épuisement professionnel.
Et bien que la pandémie ne soit plus envisagée, certains établissements de santé du pays manquent de personnel. À Victoria, la salle d’urgence de l’hôpital Saanich Peninsula, par exemple, restera fermée pendant la nuit pendant les deux prochains mois
Ross dit également que l’AMC cherche à moderniser la façon dont les systèmes de soins de santé du Canada traitent les données, y compris la façon dont ils suivent le nombre de médecins, d’infirmières et d’autres fournisseurs de soins, ainsi que la prestation des soins. Cela se fera par la mise en œuvre d’une approche d’équipe plus collaborative entre les médecins, indique l’AMC.
Quant à Lafontaine, il a dit qu’il espérait que le système de santé global du Canada commencerait à connaître un changement comme il l’a fait dans le passé lorsque des mesures stratégiques ont été mises en œuvre.
« Nous avons un moyen de résoudre ces problèmes. Nous devons simplement nous assurer de rester autour de la table et de nous concentrer sur le fait de faire les choses différemment », dit-il.