Loblaw Financial obtient gain de cause devant la Cour suprême au sujet de sa filiale à la Barbade
Selon la Cour suprême du Canada, Loblaw Financial Holdings ne devrait pas avoir à payer d’impôts canadiens sur le revenu d’une filiale de la société à la Barbade.
Dans une décision de 7-0 rendue vendredi, la Cour suprême a déclaré que les dispositions canadiennes en cause dans cette affaire ne s’appliquent pas à la filiale, la Glenhuron Bank, ce qui signifie que l’impôt sur ses revenus n’est pas payable au Canada.
Loblaw Financial, qui fait partie d’un groupe plus large comprenant le célèbre détaillant en épicerie, a constitué la filiale en 1992. La banque centrale de la Barbade a délivré une licence lui permettant de fonctionner comme une banque offshore.
En 2013, Glenhuron a été dissoute, et ses actifs ont été liquidés pour aider Loblaw à acheter Shoppers Drug Mart.
La Financière Loblaw et des sociétés affiliées ont fait des investissements en capital dans Glenhuron, qui s’occupait de services bancaires aux entreprises, entre 1992 et 2000.
Pendant plusieurs années d’imposition de 2001 à 2010, Loblaw Financial n’a pas inclus le revenu gagné par Glenhuron dans ses déclarations de revenus canadiennes en tant que revenu étranger accumulé, tiré de biens, connu sous le nom de REATB.
Le ministre fédéral du Revenu a émis de nouvelles cotisations à l’intention de Loblaw Financial, l’obligeant à payer l’impôt sur le revenu de Glenhuron, au motif qu’il tombait sous le coup de ces dispositions.
La Cour fédérale de l’impôt a donné raison au ministre en 2018 en déclarant que le revenu de Glenhuron n’était pas admissible à une exclusion accordée aux banques étrangères.
Le tribunal a conclu que Glenhuron faisait principalement affaire avec des sociétés affiliées, et non avec des parties avec lesquelles elle n’avait aucun lien de dépendance, comme l’exige la législation.
La Cour d’appel fédérale a renversé la décision, renvoyant les nouvelles cotisations au ministre pour réexamen. La Couronne a alors porté sa cause devant la Cour suprême.
Dans sa décision unanime, la Cour suprême a conclu que la grande majorité des activités étaient menées entre la société étrangère affiliée de Loblaw Financial et des parties sans lien de dépendance, de sorte que l’exception prévue par la loi s’appliquait effectivement.
La Cour suprême a déclaré qu’une société mère ne fait pas affaire avec sa société étrangère affiliée lorsqu’elle fournit du capital et exerce une surveillance de l’entreprise.
En ce qui concerne l’absence de lien de dépendance, Glenhuron a investi dans des titres de créance à court terme, des swaps de devises et des swaps d’intérêts, a écrit la juge Suzanne Cote au nom de la Cour.
« Ces activités étaient de loin les plus lucratives entreprises par Glenhuron, représentant au moins 86 % de ses revenus au cours des années en cause. »
Ce rapport de la Presse Canadienne a été publié pour la première fois le 3 décembre 2021.