Les hausses de taux d’intérêt seront douloureuses pour certains acheteurs de maison : BoC
Les acheteurs récents d’une maison avec un prêt hypothécaire à taux variable trouveront l’ajustement aux taux d’intérêt plus douloureux, a déclaré Carolyn Rogers, première sous-gouverneure de la Banque du Canada.
S’exprimant devant le groupe de réseautage Young Canadians in Finance à Ottawa mardi, la première sous-gouverneure a déclaré que la part des ménages ayant une hypothèque à taux variable a augmenté au cours de la dernière année.
Ces détenteurs de prêts hypothécaires sont particulièrement touchés par les hausses de taux d’intérêt.
« Le coût des hypothèques pour certains Canadiens a déjà augmenté, et il augmentera probablement pour d’autres avec le temps », a déclaré Mme Rogers, selon ses remarques préparées.
L’activité immobilière a explosé pendant la pandémie, les Canadiens se précipitant pour profiter des faibles taux d’intérêt. Aujourd’hui, alors que les taux d’intérêt remontent, les acheteurs récents d’une maison avec un prêt hypothécaire à taux variable voient leurs coûts d’emprunt augmenter.
Une nouvelle recherche de la Banque du Canada révèle que les prêts hypothécaires à taux variable représentent maintenant environ un tiers de l’encours total de la dette hypothécaire, contre environ un cinquième à la fin de 2019.
Les trois quarts des prêts hypothécaires à taux variable ont des paiements fixes. Cependant, la part allant aux frais d’intérêt plutôt qu’au capital est ajustée lorsque les taux d’intérêt augmentent.
Si les frais d’intérêt mensuels dépassent les paiements hypothécaires mensuels, l’emprunteur atteint le « taux de déclenchement », à partir duquel il peut être amené à augmenter ses paiements mensuels.
La Banque du Canada estime que le pourcentage de prêts hypothécaires canadiens qui ont atteint ce taux de déclenchement est de 13 pour cent.
Depuis mars, la Banque du Canada a augmenté les taux d’intérêt six fois de suite, s’engageant dans l’un des cycles de resserrement de la politique monétaire les plus rapides de son histoire.
Son taux d’intérêt directeur est passé de 0,25 % à 3,75 % et devrait continuer à augmenter alors que la Banque du Canada tente de juguler une inflation qui atteint des sommets depuis des décennies.
Les taux d’intérêt plus élevés ont ralenti l’activité sur le marché du logement et fait baisser les prix, mais ces effets sont compensés par la hausse des coûts hypothécaires.
Le discours de M. Rogers s’est concentré sur la stabilité du système financier canadien et le rôle qu’y joue le logement dans un contexte de hausse des taux d’intérêt.
Le premier sous-gouverneur a déclaré que les prix élevés des logements et le niveau d’endettement au Canada sont deux vulnérabilités qui existent dans le système depuis des années.
Maintenant que les taux d’intérêt augmentent également, M. Rogers a déclaré que les risques pour la stabilité financière sont élevés.
Cependant, le premier sous-gouverneur a déclaré que la Banque du Canada s’attend à ce que le système financier dans son ensemble résiste à cette période de stress.
C’est grâce à des mesures de protection telles que les tests de résistance des prêts hypothécaires, a-t-elle dit, qui garantissent que les Canadiens pourront continuer à acheter leur maison si les taux d’intérêt augmentent.
« Il ne s’agit pas de minimiser les difficultés très réelles que certains ressentent », a déclaré Mme Rogers. « Des paiements hypothécaires plus élevés sont difficiles à gérer pour beaucoup de gens – et d’autant plus lorsque d’autres coûts augmentent. »
M. Rogers a indiqué que la Banque du Canada a lancé sur son site Web un tableau de bord interactif qui permet de suivre les indicateurs de vulnérabilité financière.
Ce rapport de La Presse Canadienne a été publié pour la première fois le 22 novembre 2022.