Le cessez-le-feu proposé par l’Arabie saoudite et rejeté par les rebelles débute dans la guerre au Yémen.
DUBAI, EMIRATS ARABES UNIS — La coalition dirigée par l’Arabie saoudite qui combat les rebelles qui tiennent la capitale du Yémen a entamé mercredi un cessez-le-feu unilatéral dans la guerre qui dure depuis des années, alors même que les insurgés ont déclaré qu’ils rejetaient la proposition.
La pause dans les combats proposée par l’Arabie saoudite a débuté à 6 heures du matin, avant le mois sacré de jeûne musulman du Ramadan. Plusieurs tentatives similaires ont échoué, et il n’y a pas eu de confirmation indépendante immédiate de la pause des hostilités entre les forces sous commandement saoudien et les rebelles Houthis du Yémen.
L’annonce du cessez-le-feu mardi dernier a suscité des doutes immédiats, car les rebelles soutenus par l’Iran ne participent pas à un sommet sur la guerre en Arabie saoudite, convoqué par le Conseil de coopération du Golfe basé en Arabie saoudite, parce qu’il se déroule sur le territoire de leur adversaire.
En quelques heures, le responsable houthi Mohammed al-Bukaiti a rejeté l’offre en raison de la fermeture continue de l’aéroport de Sanaa et des restrictions imposées aux ports du pays par la coalition dirigée par l’Arabie saoudite.
« Si le blocus n’est pas levé, la déclaration de la coalition d’agression d’arrêter ses opérations militaires n’aura aucun sens car la souffrance des Yéménites en raison du blocus est plus grave que la guerre elle-même », a-t-il écrit sur Twitter tôt mercredi.
Les Nations unies et d’autres organisations ont poussé les parties belligérantes à conclure une trêve pour le Ramadan, comme cela s’est déjà produit par le passé. Le ramadan devrait commencer ce week-end, en fonction de l’observation du nouveau croissant de lune.
Le CCG, dont les membres sont le Bahreïn, le Koweït, Oman, le Qatar, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, a entamé les pourparlers mardi à Riyad. Le sommet devrait se poursuivre jusqu’au 7 avril.
La guerre du Yémen a commencé en septembre 2014, lorsque les Houthis ont déferlé sur la capitale, Sanaa, depuis leur bastion du nord-ouest du pays le plus pauvre du monde arabe. Les Houthis ont alors poussé en exil le gouvernement du président Abed Rabbo Mansour Hadi, élu en 2012 comme candidat unique après le long règne d’Ali Abdullah Saleh.
Une coalition dirigée par l’Arabie saoudite, dont les Émirats arabes unis, est entrée en guerre en mars 2015 pour tenter de rétablir le gouvernement de Hadi au pouvoir. Mais la guerre s’est étirée sur de longues années sanglantes, poussant le Yémen au bord de la famine.
Plus de 150 000 personnes ont été tuées dans cette guerre, selon le projet de données sur la localisation et les événements des conflits armés. Il s’agit aussi bien de combattants que de civils ; le chiffre le plus récent concernant le nombre de victimes civiles du conflit au Yémen est de 14 500.
Les frappes aériennes saoudiennes ont tué des centaines de civils. Les Houthis ont utilisé des enfants soldats et posé sans discernement des mines terrestres dans tout le pays.