Le bureau du budget affirme que les dépenses fédérales en matière de soins de santé augmentent plus rapidement que prévu.
Les dépenses fédérales en matière de soins de santé et de prestations aux personnes âgées devraient augmenter plus rapidement que prévu au cours des 12 prochains mois, selon des prévisions qui, selon le directeur parlementaire du budget, ne tiennent pas compte des promesses budgétaires imminentes.
Les transferts en matière de santé sont censés augmenter d’au moins trois pour cent chaque année, mais le bureau du budget indique que l’argent versé aux provinces devrait augmenter de 4,8 pour cent d’une année sur l’autre. L’augmentation de 2,1 milliards de dollars portera les dépenses fédérales en matière de soins de santé à 45,2 milliards de dollars au cours du prochain exercice financier qui débute en avril.
Le rapport du directeur du budget, Yves Giroux, prévoit que les dépenses fédérales annuelles en soins de santé atteindront 56,1 milliards de dollars d’ici 2027.
Les provinces ont demandé des milliards de dollars supplémentaires chaque année pour financer les systèmes gérés par les provinces qui ont été mis à rude épreuve par la pandémie de COVID-19 et le vieillissement de la population.
Alors que les provinces soutiennent qu’elles n’ont pas la capacité fiscale d’accumuler des milliards de dépenses supplémentaires en raison de la pandémie, une analyse publiée jeudi suggère que les niveaux inférieurs de gouvernement sont en meilleure santé financière.
L’étude du Centre canadien de politiques alternatives estime que six provinces auront un excédent budgétaire cette année ou l’année prochaine, et pourrait être en meilleure position si les provinces choisissent de percevoir suffisamment d’impôts pour couvrir les dépenses.
David Macdonald, économiste principal au Centre qui a rédigé le rapport, affirme que les revenus des provinces ont augmenté plus rapidement que prévu et que les coffres fédéraux ont assumé la majeure partie des dépenses liées à la pandémie.
Selon lui, si les provinces utilisent leurs excédents pour réduire les impôts plutôt que d’investir dans les soins de santé ou les soins de longue durée, cela pourrait miner leur argument en faveur de la nécessité d’augmenter les dépenses fédérales dans ces domaines.
Il y a certainement de meilleurs arguments à faire valoir, si vous prenez ces excédents et ces petits déficits pour les réinvestir dans les soins de longue durée et les soins de santé, pour ensuite vous adresser au gouvernement fédéral et lui dire : « Écoutez, nous faisons notre part, il est temps que vous fassiez la vôtre » « , a déclaré M. Macdonald.
« Ce sera une vraie question de savoir comment nous dépensons l’argent, non pas que l’argent ne soit pas là pour beaucoup de provinces au cours des deux prochaines années. »
La pression exercée sur le gouvernement fédéral pour qu’il augmente les dépenses en matière de soins de santé et de soins de longue durée provient de divers groupes, dont l’Association médicale canadienne, la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants, la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et d’infirmiers, l’Association canadienne des soins de longue durée et le Collège des médecins de famille du Canada, selon les soumissions budgétaires présentées au comité des finances de la Chambre des communes.
« Il est temps que le gouvernement offre aux travailleurs de la santé plus que des louanges. Il doit faire les investissements nécessaires dans notre système de santé afin que les travailleurs de la santé et les patients de tout le pays aient le soutien qu’ils méritent « , a déclaré jeudi le chef du NPD, Jagmeet Singh, dans un communiqué.
Les libéraux ne négocieront pas de changement à la formule de financement du transfert de la santé avant la fin de la pandémie, mais ils ont laissé entendre que tout financement supplémentaire serait assorti de conditions et exigerait des provinces qu’elles atteignent des résultats ou des points de référence en matière de soins.
Un rapport publié jeudi par l’Institut C.D. Howe met en garde contre une augmentation des dépenses sans discernement, affirmant qu’une augmentation des transferts en 2006 semble avoir augmenté les coûts plutôt que d’améliorer les services.
Les auteurs du rapport, William Robson, Don Drummond et Alexandre Laurin, soutiennent que les libéraux devraient utiliser le prochain budget pour investir dans des mesures liées à la croissance et augmenter les taxes de vente fédérales pour aider à payer la lourde facture de la pandémie.
Dans le scénario décrit par le trio, le budget reviendrait à l’équilibre en 2025.
La facture fédérale des prestations aux aînés devrait augmenter de 6,7 milliards de dollars, soit 10,9 %, par rapport à l’exercice précédent, en partie en raison des taux d’inflation élevés auxquels la valeur des paiements est liée.
Les dépenses totales du programme de sécurité de la vieillesse pour l’année prochaine devraient atteindre 68,3 milliards de dollars et comprennent 740 millions de dollars pour un paiement unique aux personnes âgées qui ont vu leurs prestations récupérées après avoir reçu une aide d’urgence au début de la pandémie.
M. Giroux prévoit que les dépenses liées à la sécurité de la vieillesse, qui représentent actuellement 1 $ sur 7 $ de dépenses fédérales, atteindront 86,3 milliards de dollars d’ici 2027.
Ce rapport de la Presse canadienne a été publié pour la première fois le 10 mars 2022.