L’augmentation du prix du lait entre en vigueur au Canada
L’augmentation fédérale du prix du lait à la production est maintenant en vigueur, ce qui exerce une pression accrue sur les transformateurs laitiers, les restaurants et les consommateurs.
L’augmentation de 6,31 $ par hectolitre est entrée en vigueur le 1er février. La Commission canadienne du lait, qui est la société d’État fédérale chargée de fixer les prix et les quotas de l’industrie laitière, a déclaré que les fabricants de produits alimentaires pourraient voir le coût du lait augmenter en moyenne de 8,4 %, selon la quantité de matière grasse et de solides non gras contenue dans le produit.
Sylvain Charlebois, directeur du laboratoire d’analyse agroalimentaire de l’Université Dalhousie, affirme que ce genre d’augmentation pourrait faire en sorte que certains transformateurs laitiers, comme les fromagers, luttent pour leur survie.
« Le lait industriel au Canada est trois fois plus cher que le lait que l’on trouve aux États-Unis. Il est donc très coûteux de produire du fromage et du yogourt « , a-t-il déclaré à CTVNews.ca au téléphone vendredi.
Les chercheurs du Laboratoire d’analyse agroalimentaire ont déclaré dans leur rapport sur les prix des aliments en 2022 que les consommateurs canadiens peuvent s’attendre à payer de six à huit pour cent de plus pour les produits laitiers – une hausse de prix plus importante que celle prévue pour les fruits, la viande, les fruits de mer, les légumes et les produits de boulangerie.
La commission a également augmenté le prix de soutien pour le stockage du beurre de 8,7149 $ à 9,7923 $ par kilogramme, soit une augmentation de 12,4 %. Le groupe de pression représentant les producteurs laitiers du Canada a déclaré que ces hausses de prix étaient nécessaires pour compenser les augmentations des coûts de production induites par le COVID-19. La commission a également cité des augmentations des coûts des aliments pour animaux, de l’énergie et des engrais et a déclaré qu’il y avait une augmentation de 5,0 pour cent des coûts d’emballage, de la main-d’œuvre et du transport.
» Cette augmentation compensera en partie une hausse importante des coûts de production encourus par les agriculteurs depuis le début de la pandémie de COVID-19 « , ont déclaré les Producteurs laitiers du Canada à CTVNews.ca en novembre dernier.
Cependant, M. Charlebois a demandé la fin du système de quotas et souhaite que de nouvelles sources d’approvisionnement entrent sur le marché laitier canadien.
« Notre secteur n’est tout simplement pas compétitif », a-t-il déclaré. « Ce que vous devez faire, c’est ouvrir le système à d’autres exploitations laitières. À l’heure actuelle, vous et moi, nous ne pouvons pas devenir des producteurs laitiers. C’est un club exclusif. »
Mme Charlebois croit également que la Commission canadienne du lait devrait tenir compte de l’impact des hausses de prix sur les transformateurs laitiers, les restaurants et les autres industries en aval de la chaîne d’approvisionnement.
« Ils augmentent les prix de 8,4 pour cent sans même considérer ce qui arriverait aux pizzerias, aux fromagers artisanaux, à tout le reste. Ils s’en moquent. Cela ne fait pas partie de leurs calculs », a-t-il déclaré.
Avec des fichiers d’Anthony Vasquez-Peddie de CTVNews.ca.