La panne de Rogers déclenche un accord au Canada entre les principales sociétés de télécommunications
Les principales sociétés de télécommunications du Canada ont conclu un accord officiel pour « assurer et garantir » l’itinérance d’urgence et d’autres formes d’assistance mutuelle en cas de panne majeure.
« À l’avenir, si l’un de ces fournisseurs devait être confronté à une panne de réseau majeure, les autres entreprises se sont engagées à fournir le soutien et l’assistance nécessaires pour que les Canadiens puissent joindre leurs proches, accéder au 911 et effectuer des transactions commerciales », a déclaré François-Philippe Champagne, ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, aux journalistes lors d’une retraite du Cabinet à Vancouver mardi.
« Dans le cadre de cette entente, les entreprises s’engagent également à fournir des communications claires et opportunes pour tenir les Canadiens et les autorités compétentes au courant des interventions et de la restauration pendant les pannes de réseau majeures. »
L’accord intervient après une interruption massive du service de Rogers Communications Inc. le 8 juillet qui a affecté des millions de Canadiens.
Dans les jours qui ont suivi la panne, M. Champagne a demandé aux PDG de Rogers et d’autres sociétés de télécommunications d’élaborer un plan de secours pour éviter qu’un tel scénario ne se reproduise, leur donnant 60 jours pour le faire.
Rogers n’a pas été en mesure de transférer ses clients vers des entreprises concurrentes pendant cette panne sans précédent, malgré les offres d’assistance de Bell et Telus.
Rogers a également été incapable de fermer son réseau d’accès radio, qui aurait automatiquement connecté les clients à un autre opérateur pour les appels 911.
Et dans une lettre demandée par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en août, Rogers a déclaré ne pas avoir les données nécessaires pour déterminer les pertes économiques exactes causées par la panne.
De nombreuses entreprises ont été touchées par la perturbation.
M. Champagne a souligné que l’accord n’est qu’une première étape de son programme de résilience des réseaux, qui prévoit le renforcement de la responsabilité et de la préparation.
Il a également déclaré que d’autres mesures étaient prises, notamment en demandant au Comité consultatif canadien sur les télécommunications de sécurité (CCCTS) de proposer d’autres mesures dans les six mois afin de garantir des réseaux de télécommunications robustes et fiables dans tout le pays.
« Nous n’allons pas nous reposer. Faites-moi confiance. Nous allons leur demander des comptes et prendre toutes les mesures possibles pour renforcer la résilience », a-t-il déclaré aux journalistes.
M. Champagne a également réitéré que la panne sera à l’arrière-plan de ses préoccupations lorsqu’il examinera le projet de rachat de Shaw Communications Inc. par Rogers, d’une valeur de 26 milliards de dollars.
Lorsqu’on lui a demandé s’il utiliserait ses pouvoirs pour intervenir pendant que Rogers répond aux préoccupations du Bureau de la concurrence au sujet de la transaction et pour éviter que le processus ne s’éternise, il a indiqué qu’il ne le ferait pas.
« Mon travail consiste à protéger les intérêts des Canadiens et lorsque ce sera mon tour, nous le ferons savoir clairement », a-t-il déclaré aux journalistes.
Un analyste de l’industrie des télécommunications a récemment prédit que le processus se poursuivrait jusqu’à la mi-2023.
Ce rapport de La Presse Canadienne a été publié pour la première fois le 7 septembre 2022.