Les entreprises canadiennes demandent à Freeland de prolonger le délai du CUEC
Partout au Canada, des groupes d’entreprises implorent le gouvernement fédéral de leur accorder plus de temps pour rembourser les prêts d’urgence offerts pendant la pandémie de COVID-19.
Dans une nouvelle lettre adressée à la vice-première ministre et ministre des Finances Chrystia Freeland, des organisations représentant des centaines de milliers de petites entreprises demandent encore un an ou deux pour rembourser leurs prêts du Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes (CUEC).
« De nombreuses entreprises n’ont eu d’autre choix que de contracter ce prêt en raison de circonstances indépendantes de leur volonté… Chaque jour qui passe, les entrepreneurs qui maintiennent collectivement une main-d’œuvre très considérable sont confrontés à une pression financière de plus en plus intimidante », lit-on dans la lettre, fournie à actualitescanada. « Ottawa doit agir maintenant pour prolonger le délai de remboursement du CUEC. »
Le gouvernement fédéral a créé le CEBA au début de la pandémie dans le cadre d’une série de mesures d’aide financière visant à maintenir à flot les petites entreprises et les organisations à but non lucratif face aux fermetures forcées et aux restrictions sanitaires. Ouverts aux candidatures entre avril 2020 et juin 2021, les prêts ont été approuvés pour 898 271 entreprises, totalisant 49,2 milliards de dollars d’aide fédérale.
En janvier 2022, à la suite de la poussée de la variante Omicron et des nouvelles restrictions, les libéraux ont annoncé qu’ils le seraient. Cela signifiait que les entreprises éligibles « en règle » auraient jusqu’au 31 décembre 2023 pour rembourser et être éligibles à une remise de dette d’un tiers – jusqu’à 20 000 $ – de leur prêt.
La lettre de lundi – signée par plus de 250 chambres de commerce locales, groupes de tourisme et industriels à travers le Canada – indique que si le gouvernement a donné aux entreprises en crise une bouée de sauvetage avec ces prêts, des années plus tard, beaucoup font encore du surplace dans leur rétablissement post-pandémique. Cela les a empêchés de faire bien plus qu’une brèche dans la dette qu’ils ont contractée, face aux problèmes de la chaîne d’approvisionnement et de l’embauche, ainsi qu’à une inflation élevée.
Désormais, les entreprises souhaitent voir le délai de remboursement rallongé de deux ans jusqu’à fin 2025, ou au moins d’un an, tout en conservant l’accès à la partie pardonnable de leurs prêts.
« À moins que le gouvernement fédéral n’agisse rapidement pour reporter la date limite de remboursement du CUEC, les entreprises qui ne sont pas en mesure de rembourser leur prêt CUEC à temps perdront l’accès à la partie pardonnable… augmentant ainsi encore leur endettement », indique la lettre.
« Prolonger le délai de remboursement du prêt CUEC sans perdre l’accès à la partie remboursable donnerait à de nombreuses petites et moyennes entreprises la stabilité et la certitude dont elles ont besoin pour se remettre sur pied sur la voie de la prospérité. »
La lettre avertit que sans clémence, de nombreuses entreprises locales, en particulier dans le secteur du tourisme, que le gouvernement fédéral a distribué des milliards pour aider à sauver pourraient être contraintes de fermer.
Parmi les signataires figurent l’Association de l’industrie touristique du Canada, l’Association canadienne des brasseurs artisanaux, l’Association canadienne des constructeurs d’habitations et Restaurants Canada.
Selon de récentes enquêtes auprès des titulaires de prêts du CEBA, 49 % des petites entreprises génèrent toujours des revenus inférieurs à la normale, certains restaurants fonctionnent toujours à perte ou atteignent juste le seuil de rentabilité, et sans l’intervention du gouvernement, 45 % des entreprises touristiques sont susceptibles ou quelque peu susceptibles d’être contraintes de fermer au cours des trois prochaines années.
« Nous ne demandons pas au gouvernement une amnistie pour les prêts de l’ère de la COVID. Nous leur demandons – comme nous l’avons fait au cours de la dernière année – de donner aux entrepreneurs et aux petites entreprises plus de temps pour les rembourser. Nous ne pensons pas que le gouvernement devrait pénaliser ceux qui sont le plus durement touchés par la pandémie alors que tout ce qu’ils ont toujours voulu était de garder les lumières allumées, de garder les gens employés et de reprendre les affaires », a déclaré le vice-président principal des relations gouvernementales de la Chambre de commerce du Canada, Matthew Holmes, dans un communiqué.
Lorsque la prolongation initiale a été annoncée, le gouvernement a déclaré que les prêts en cours après la date limite de 2023 seraient convertis en prêts à terme de deux ans avec un taux d’intérêt de 5 %, à compter du 1er janvier 2024, les prêts étant exigibles en totalité d’ici le 31 décembre 2025.
La page Web dédiée au CEBA du gouvernement fédéral indique que, dans l’état actuel des choses, tous les résultats des demandes et les délais de remboursement « sont désormais définitifs et ne peuvent pas être modifiés ».
actualitescanada a demandé des commentaires au bureau de Freeland.