La Commission canadienne des droits de la personne a fait preuve de discrimination à l’égard des employés noirs : le syndicat
Un syndicat représentant les avocats de la fonction publique affirme que le gouvernement a découvert l’existence d’une discrimination et d’un racisme systémique au sein d’une institution spécifiquement conçue pour les éradiquer.
L’Association of Justice Counsel a déclaré jeudi que la Commission canadienne des droits de la personne, dont le mandat est de protéger le principe fondamental de l’égalité des chances, a fait preuve de discrimination à l’égard des employés noirs et racialisés.
L’association a indiqué que le Secrétariat du Conseil du Trésor a conclu que la Commission avait enfreint la clause de non-discrimination de sa convention collective et a invité les parties à s’engager dans un processus de médiation afin de trouver une solution significative.
Le syndicat qualifie la décision du 6 mars de victoire importante, qui aura des conséquences dans l’ensemble de la fonction publique fédérale.
« Le racisme n’a absolument pas sa place dans nos institutions », a déclaré le ministre de la Justice, David Lametti, dans un communiqué, ajoutant que les informations découlant du grief sont « à la fois préoccupantes et décevantes, notamment en raison de l’institution concernée ».
Le syndicat avait déposé des griefs auprès du Conseil du Trésor en 2020, alléguant que les politiques, procédures, pratiques et attitudes avaient un impact négatif sur les personnes noires et racialisées et constituaient des obstacles à leur avancement, à leur santé, à leur sécurité et à leur bien-être.
Elle a agi ainsi parce qu’elle n’était pas satisfaite de la réponse de la commission lorsque des employés ont fait part à la direction de leurs expériences après que la commission a fait une déclaration publique soutenant le mouvement Black Lives Matter.
« Nous avons tenté de travailler avec la commission pour améliorer le lieu de travail et l’aider à regagner la confiance de ses employés noirs et racisés », a déclaré l’association des avocats de la justice dans un communiqué de presse jeudi.
Mais la commission a réagi en « menant un processus d’enquête unilatéral et non inclusif impliquant des parties extérieures sans consulter pleinement les employés ou leurs agents de négociation », a déclaré l’association.
En 2021, le syndicat a également écrit aux parlementaires et au vérificateur général fédéral, affirmant qu’un audit formel de la Commission des droits de l’homme pourrait aider l’institution à rétablir la confiance.
Le syndicat a déclaré qu’il espère maintenant qu’à la lumière de la décision du Conseil du Trésor, les dirigeants de la Commission se joindront aux appels en faveur d’une vérification et prendront d’autres mesures.
« Si la CCDP veut conserver la confiance des Canadiens et les protéger contre le racisme systémique, elle doit d’abord se tourner vers l’intérieur et réformer ses pratiques internes », indique le communiqué de presse.
Le syndicat a ajouté qu’à la suite de la décision du Conseil du Trésor, il « étudie ses options » en consultation avec ses membres et ses agents de négociation affiliés.
Dans sa déclaration, M. Lametti a indiqué que le poste de commissaire en chef était actuellement vacant et que « nous nous efforçons de nommer de nouveaux dirigeants ».
Il a déclaré avoir eu une « conversation franche » avec la direction actuelle pour discuter des mesures prises par l’institution pour résoudre le problème.
Ce rapport de La Presse Canadienne a été publié pour la première fois le 16 mars 2023.