Le champagne demande un groupe de réaction rapide sur la cybersécurité
Le ministre de l’innovation François-Philippe Champagne demande aux pays du G7 de créer un groupe de réaction rapide sur la cybersécurité afin de renforcer la résistance aux attaques suite à l’invasion de l’Ukraine.
Lors d’une réunion des ministres du numérique du G7 en Allemagne, M. Champagne a suggéré de mettre en commun les compétences pour parer aux attaques et protéger les infrastructures informatiques essentielles.
Le vice-premier ministre et ministre ukrainien du numérique, Mykhailo Fedorov, s’est joint virtuellement à la réunion du G7, ce qui, selon M. Champagne, a suscité non seulement de l’empathie mais aussi un désir d’action de la part du Canada et de ses alliés.
L’appel de M. Champagne en faveur d’un groupe d’intervention rapide fait suite aux avertissements des agences de cybersécurité du Canada, du Royaume-Uni, des États-Unis, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande – connues sous le nom de Five Eyes – selon lesquels les sanctions contre la Russie pourraient les exposer à la cybercriminalité.
S’exprimant après la réunion du G7, le ministre a déclaré que le groupe de travail sur la cybersécurité proposé aiderait à mieux préparer le Canada et ses alliés à repousser les cyberagressions actuelles et futures.
« C’était un sujet de discussion important : Comment faire plus ensemble ? « , a-t-il déclaré. « Ce que nous avons proposé, c’est un groupe de travail pour accroître notre résilience collective. »
Il a ajouté que le G7, qui comprend le Royaume-Uni, les États-Unis et l’Allemagne, a discuté des leçons à tirer de ce qui s’est passé en Ukraine ainsi que des expériences d’autres nations soumises à des cyberattaques.
Le mois dernier, l’agence américaine Cybersecurity & ; Infrastructure Security Agency a averti, dans une déclaration sur la cybercriminalité publiée sur son site Web, que l’imposition de sanctions à la Russie et le soutien à l’Ukraine par les États-Unis et leurs alliés pourraient provoquer des cyberattaques.
La déclaration indique que cela pourrait « se produire en réponse aux coûts économiques sans précédent imposés à la Russie ainsi qu’au soutien matériel fourni par les États-Unis et leurs alliés et partenaires. »
Le Service canadien du renseignement de sécurité a averti dans un rapport public publié la semaine dernière que « le Canada reste une cible pour des activités malveillantes d’espionnage cybernétique, de sabotage, d’influence étrangère et de terrorisme qui constituent des menaces importantes pour la sécurité nationale du Canada, ses intérêts et sa stabilité économique. »
Il a déclaré que les « cyberacteurs mènent des activités malveillantes » pour promouvoir des intérêts politiques, économiques, militaires, sécuritaires et idéologiques et pour compromettre les systèmes informatiques du gouvernement et du secteur privé.
Le rapport avertit que les « cyberacteurs russes » restent une menace pour le Canada, tout comme ceux liés à la Chine, qui « continuent de cibler de multiples secteurs critiques au Canada ».
L’année dernière, des acteurs chinois parrainés par l’État « se sont livrés à une exploitation sans précédent et sans discernement des serveurs Microsoft Exchange, mettant en danger plusieurs milliers d’entités canadiennes », indique le rapport.
Ralph Goodale, haut-commissaire du Canada au Royaume-Uni, a déclaré dans une interview que le Canada coopère déjà étroitement avec le Royaume-Uni pour lutter contre les cyberattaques, en échangeant son expertise.
Il a déclaré qu’il y avait des preuves d’ingérence parrainée par l’État dans les élections en Occident, y compris au Canada, ajoutant que les experts techniques du Canada travaillent à combattre « cette menace pour la démocratie. »
« Tous les pays démocratiques du monde sont conscients qu’il existe des acteurs étatiques et des acteurs non étatiques ayant des intentions malveillantes », a déclaré M. Goodale. « Nous devons être attentifs à cela ».
Ce reportage de la Presse canadienne a été publié pour la première fois le 13 mai 2022.