Grève de l’AFPC : les fonctionnaires se rassemblent sur la Colline du Parlement alors que le syndicat accuse le gouvernement de retarder
Des milliers de fonctionnaires en grève se sont rassemblés sur la Colline du Parlement mercredi alors que leur syndicat accusait le gouvernement fédéral de bloquer les négociations.
« Nous avons abandonné notre demande salariale », a déclaré mercredi le président national de l’Alliance de la fonction publique du Canada, Chris Aylward, lors d’une conférence de presse. « L’employeur n’a pas bougé sur sa revendication salariale, et pourtant il nous dit que c’est nous qui devons bouger. Ce n’est pas comme ça que la négociation fonctionne. »
Plus de 150 000 travailleurs de l’Alliance de la fonction publique du Canada sont en grève pour une huitième journée consécutive alors que les représentants syndicaux négocient avec le gouvernement une augmentation de salaire plus importante et une plus grande flexibilité pour travailler à distance.
Plus tôt mercredi, la présidente du Conseil du Trésor, Mona Fortier, s’est dite frustrée par les offres que les négociateurs de l’AFPC déposent.
« Nous sommes toujours à table, c’est juste que nous continuons à recevoir des offres déraisonnables et inabordables. … Je ne peux pas faire un chèque en blanc. »
M. Fortier a indiqué que la proposition du gouvernement d’augmenter les salaires de 9 % sur trois ans, recommandée par une commission de l’intérêt public indépendante, demeure sur la table.
« Nous avons un rapport du PIC, un tiers qui a recommandé des salaires à un juste avantage pour les employés, et c’est ce qui est sur la table », a déclaré Fortier.
Le syndicat avait réclamé une augmentation de 13,5 pour cent des salaires de ses membres au cours de la même période. Aylward n’a pas dit ce que le syndicat demande maintenant, mais a déclaré qu’en se tenant à 9 %, Fortier « s’attend à ce que le syndicat négocie avec lui-même ».
Aylward a réitéré mercredi son appel au premier ministre Justin Trudeau pour qu’il s’implique dans les négociations.
« Le premier ministre a deux choix à faire. Il peut soit s’impliquer personnellement et aider à régler ce conflit, soit tourner le dos aux travailleurs qui sont en grève », a déclaré Aylward. « C’est lui qui peut aider à régler ce différend. »
Aylward a également suggéré que les négociateurs du Conseil du Trésor piétinent sur la question du travail à distance, bien que certains progrès aient été réalisés sur la question.
« Ils nous disent depuis une semaine qu’ils travaillent sur quelque chose pour le travail à distance. On n’a encore rien vu, dit-il.
Fortier a également publié une déclaration mercredi disant que le gouvernement est « déterminé à conclure rapidement des ententes », mais qu’il a besoin que l’AFPC commence à mettre ses demandes en conformité avec les recommandations de la CIP.
« Nous nous engageons à offrir un accord équitable qui reconnaît les précieuses contributions que les fonctionnaires apportent chaque jour », a-t-elle déclaré.
« Mais permettez-moi d’être très clair, ces accords doivent être dans le meilleur intérêt des Canadiens. Nous ne signerons pas d’accords que le pays ne peut pas se permettre. »
LES PIQUETS SE REGROUPENT SUR LA COLLINE DU PARLEMENT
Les travailleurs ont fait du piquetage à plusieurs endroits d’Ottawa et de Gatineau, notamment au pré Tunney et au bureau de la présidente du Conseil du Trésor, Mona Fortier, sur le chemin de Montréal. Mais mercredi, c’était une autre histoire, des milliers d’entre eux se rassemblant sur la Colline du Parlement.
L’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC) proteste contre les travailleurs du gouvernement en grève sur la Colline du Parlement, à Ottawa, le mercredi 26 avril 2023. (Adrian Wyld/LA PRESSE CANADIENNE)
Plus tôt mercredi, Trudeau a déclaré qu’il savait que les frustrations des Canadiens augmenteraient à mesure que la grève affecterait les services, mais a déclaré que le droit à la négociation collective était important pour le gouvernement.
« Oui, c’est frustrant de savoir que les Canadiens pourraient, au fil des jours, avoir plus de difficulté à accéder aux services. Mais c’est une motivation pour tout le monde d’essayer de résoudre ce problème. »
Trudeau a ajouté que le syndicat est « très conscient de l’impatience des Canadiens et qu’il doit la calibrer avec soin ».
« Nous sommes là pour faire des progrès à la table. Et en ce moment, des progrès sont en cours », a-t-il déclaré. « Il y a toujours un flux et un reflux dans ces négociations. Mais nous allons continuer à rester positifs et constructifs. »
Le rassemblement de mercredi intervient alors que le syndicat intensifie ses activités de grève, alors même que les pourparlers se poursuivent avec le gouvernement fédéral dans le but de parvenir à un accord.
L’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC) proteste contre les travailleurs du gouvernement en grève sur la Colline du Parlement, à Ottawa, le mercredi 26 avril 2023. (Adrian Wyld/LA PRESSE CANADIENNE)
Mardi, des centaines de fonctionnaires ont traversé le pont du Portage entre Ottawa et Gatineau. À l’extérieur de l’immeuble du bureau du premier ministre et du siège du Conseil du Trésor à quelques pâtés de maisons, les grévistes ont limité l’entrée à une seule personne toutes les cinq minutes.
Dans une lettre ouverte publiée lundi, Fortier a identifié quatre principaux points de désaccord qui subsistent entre le syndicat et le gouvernement : les salaires, le télétravail, les contrats d’impartition et les règles d’ancienneté en cas de mise à pied.
– avec des fichiers de Haneen Al-Hassoun, CTV Morning Live et The Canadian Press