Fin du financement participatif en France pour un officier qui a tiré sur un garçon
Une figure d’extrême droite française à l’origine d’une campagne de financement participatif controversée et extrêmement réussie pour la famille d’un policier emprisonné dans le meurtre d’un jeune de 17 ans qui a déclenché des émeutes dans toute la France a annoncé mardi qu’il fermait le compte qui dépassait plus plus de 1,5 million d’euros (1,63 million de dollars US).
Les critiques et les plans de poursuites judiciaires se sont accumulés autour de l’effort Gofundme de Jean Messiha avec des affirmations selon lesquelles son véritable motif était de diffuser un message de haine et d’opposer l’extrême droite aux habitants des banlieues pauvres avec un taux élevé de personnes d’origine immigrée.
Même la Première ministre Elisabeth Borne a déclaré que la collecte pour la famille de l’officier incarcéré n’avait pas contribué à calmer la situation, tout comme le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti qui a mis en garde sur France-Inter contre une éventuelle « instrumentalisation ».
Les troubles ont été déclenchés par la fusillade mardi dernier du jeune homme identifié comme Nahel, qui a été arrêté alors qu’il conduisait une Mercedes en banlieue parisienne. La violence a été provoquée par une réaction principalement des adolescents dans les banlieues et les projets de logements urbains contre un État français qui, selon de nombreux jeunes d’origine immigrée, les discrimine régulièrement. La violence a semblé continuer à refluer pour une troisième nuit mardi.
Cependant, des informations ont fait état du décès tôt dimanche d’un homme de 27 ans à Marseille. Le parquet local a ouvert mardi une enquête pour « coups mortels avec usage ou menace d’arme », rapporte le journal La Marseillaise.
La cause probable du décès était un « choc violent au thorax provoqué par un projectile de type ‘flashball' », couramment utilisé par la police française pour lutter contre les émeutes.
Il n’était pas immédiatement clair si la victime, qui n’a pas été identifiée, se trouvait dans la zone d’émeutes et de pillages la nuit de sa mort, a indiqué le journal citant le bureau du procureur.
Messiha, quant à lui, a salué dans un tweet ce qu’il a qualifié de « symbole historique de la générosité nationale » tout en annonçant la clôture de la campagne de financement participatif à minuit mardi pour la famille de l’officier emprisonné, identifié uniquement comme Florian M.
Il a déclaré que plus de 100 000 donateurs ont contribué à l’effort qu’il a initié vendredi et qui a atteint plus de 1,5 million d’euros. Il a assimilé la réponse à un « tsunami » en soutien aux forces de l’ordre « qui d’une certaine manière se battent au quotidien pour que la France reste la France ».
Le financement participatif avait un vilain avantage, Messiha se vantant à un moment donné que ses efforts rapportaient plus de fonds qu’un compte de financement participatif créé pour la famille de Nahel. La famille a porté plainte, alléguant que le financement participatif était basé sur la tromperie pour « criminaliser » la victime et gagner le soutien du policier qui lui a tiré dessus, selon France-Info, qui a vu la plainte. Il n’était pas immédiatement clair si une enquête serait ouverte.
Le législateur socialiste Arthur Delaporte du Calvados avait déposé mardi une plainte contre le financement participatif contestant ses fondements juridiques – peu de temps avant que Messiha ne le ferme.
Messiha, d’origine égyptienne, est un ancien responsable du parti du Rassemblement national de la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen qu’il a quitté pour un parti d’extrême droite naissant, puis en a abandonné pour retourner dans son groupe de réflexion. Il reste un critique virulent de la migration en provenance d’Afrique.