Enlèvements et meurtres en hausse en Haïti, selon un groupe de défense des droits de l’homme
Un important groupe de défense des droits de l’homme en Haïti a mis en garde contre une recrudescence des meurtres et des enlèvements alors que le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni vendredi pour discuter de l’aggravation de la violence dans le pays.
Dans un rapport publié jeudi, le Réseau national de défense des droits humains a également condamné ce qu’il a appelé l’inaction du gouvernement.
Il a noté qu’entre le 1er mai et le 12 juillet, au moins 75 personnes ont été tuées et 40 autres enlevées. Parmi les personnes tuées figurent un avocat, un écolier, deux pompes funèbres et au moins six policiers. Parmi les personnes kidnappées figure une journaliste de Radio Vision 2000 qui a ensuite été relâchée. Son mari, l’ancien président du Conseil électoral provisoire d’Haïti, a été enlevé à la mi-juin et est toujours détenu par des membres de gangs.
Des gangs sont également accusés d’avoir pénétré par effraction dans un hôpital de la communauté de Canaan, dans le nord de la capitale, Port-au-Prince, d’avoir volé des fournitures médicales et d’avoir enlevé au moins six agents de sécurité. En outre, des criminels armés ont incendié le mois dernier le bâtiment qui abritait le consulat jamaïcain en Haïti.
La violence a récemment contraint Médecins sans frontières à suspendre les soins dans l’un de leurs hôpitaux à Port-au-Prince après que le groupe a déclaré qu’une vingtaine d’hommes armés avaient fait irruption dans une salle d’opération et enlevé un patient.
Plus tôt cette année, le groupe de défense des droits de l’homme a déclaré que les enlèvements et les meurtres avaient diminué au milieu d’un soulèvement violent ciblant des membres présumés de gangs, mais a noté que les gangs avaient depuis repris leurs attaques.
Le groupe a exhorté les autorités à dissoudre tous les gangs armés et à rétablir l’ordre et la sécurité.
La Police nationale d’Haïti est sous-financée, sous-financée et largement maîtrisée par les gangs, qui sont devenus plus puissants depuis l’assassinat du président Jovenel Moise en juillet 2021 et qui, selon les estimations, contrôlent désormais jusqu’à 80 % de Port-au-Prince. Le département ne compte que quelque 9 000 officiers en service actif pour un pays de plus de 11 millions d’habitants.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a insisté sur une force internationale pour aider la police nationale d’Haïti, un expert de l’ONU estimant qu’Haïti a besoin de jusqu’à 2 000 policiers anti-gang supplémentaires.
Le Premier ministre haïtien Ariel Henry a demandé le déploiement urgent d’une telle force en octobre, mais le Conseil de sécurité de l’ONU a jusqu’à présent choisi d’imposer des sanctions aux membres de gangs et à d’autres. Vendredi, il a donné au secrétaire général 30 jours pour faire rapport sur les options de lutte contre les gangs d’Haïti, y compris une éventuelle force de maintien de la paix de l’ONU et une force multinationale non onusienne.