Critique du VIFF : Les sept enseignements sacrés sont confrontés aux sept péchés capitaux du christianisme dans « Meneath : L’île cachée de l’éthique »
Le nouveau court-métrage d’animation de la cinéaste métisse Terril Calder, « Meneath : Hidden Island of Ethics », mérite de devenir un classique.
Cette production de 19 minutes de l’Office national du film met en scène une petite fille métisse aux yeux écarquillés qui contemple sa place dans le monde et se demande si elle est en route pour l’enfer.
L’une des poupées sculptées, ressemblant à Jésus, parle dans l’une de ses oreilles des sept péchés capitaux. Il y a des avertissements sévères sur les dangers de la paresse, de la gourmandise, de la luxure, de l’orgueil, etc.
Une deuxième poupée sculptée, la grande Mère du peuple Ojibway, Nokomis, enseigne au jeune enfant les sept enseignements sacrés : amour, respect, sagesse, courage, vérité, honnêteté et humilité.
Alors que le message indigène est que la fillette a été créée pour rêver, la réponse chrétienne est qu’elle a été créée à partir du péché originel.
La culpabilité est très présente dans le monde chrétien, mais pas dans la culture indigène. Et cela est renforcé par la voix sévère de Jésus (Kent McQuaid) et les réponses douces et affectueuses de Nokomis (Gail Maurice).
Les émotions dans les yeux de l’enfant sont tout à fait captivantes. Et les leçons de Nokomis – y compris le fait que la petite fille compte et que son voyage compte – offrent un contrepoids convaincant au besoin idéologique du christianisme de sauver les communautés indigènes de leurs traditions.
Le langage utilisé dans « Meneath : Hidden Island of Ethics » est suffisamment simple pour qu’un enfant puisse l’assimiler, mais tellement émouvant qu’il peut toucher un adulte.
Le mot Meneath signifie « île » en Anishinaabemowin, ce qui indique que cet enfant vit sur l’île de la Tortue.
C’est une réflexion magnifique et profonde sur l’identité indigène et, en fin de compte, un film sur la guérison.