COVID : presque tous les Canadiens avaient des anticorps pendant la moitié de 2022
Une enquête récemment publiée révèle que presque tous les adultes canadiens avaient des anticorps contre le COVID-19 pendant environ la moitié de 2022, la plupart les ayant acquis par le biais d’une infection antérieure.
Les résultats, publiés mardi par Statistique Canada en partenariat avec l’Agence de la santé publique du Canada et le Groupe de travail sur l’immunité à la COVID-19, montrent que 98,1 % des adultes canadiens vivant dans les 10 provinces du pays avaient des anticorps contre le SRAS-CoV-2, le virus qui cause le COVID-19, entre avril et août 2022.
Ces personnes ont acquis des anticorps par vaccination, infection antérieure ou les deux.
Au cours de cette période de cinq mois, 53,9% ont développé des anticorps suite à une infection antérieure.
Ceci est en comparaison avec les résultats d’une version précédente de l’enquête réalisée entre novembre 2020 et avril 2021 qui a révélé que 2,6% des Canadiens avaient des anticorps COVID-19 en raison d’une infection antérieure.
Un rapport détaillant les résultats indique que si près de 54% des Canadiens interrogés avaient des anticorps d’une infection, la proportion réelle de personnes infectées depuis le début de la pandémie est probablement plus élevée.
« Cela est dû, en partie, au fait qu’une réponse anticorps à une infection peut ne pas toujours être détectable, en particulier chez les personnes vaccinées qui peuvent générer moins d’anticorps suite à une infection ultérieure. De plus, les niveaux d’anticorps peuvent diminuer avec le temps, » dit le rapport.
ANTICORPS
L’enquête a utilisé une technique connue sous le nom de test de gouttes de sang séché pour détecter les anticorps COVID-19 provenant d’une vaccination ou d’une infection passée, ainsi que des échantillons de salive pour déterminer une infection actuelle ou récente.
Au total, 105 998 personnes ont été choisies pour participer à l’enquête, dont 30,7 % ont rempli un questionnaire portant sur l’état de santé général et l’exposition au COVID-19. Parmi ceux qui ont rempli le questionnaire, près de 54 % ont fourni un échantillon de sang et 54,5 % ont fourni un échantillon de salive.
Le corps produit des anticorps pour se défendre contre les maladies et en réponse à la vaccination.
Cependant, ils diminuent avec le temps et le rapport indique que certaines personnes précédemment infectées par le COVID-19 ou qui ont été vaccinées peuvent ne plus avoir de niveaux détectables d’anticorps.
Mais si les anticorps peuvent diminuer avec le temps, le rapport indique que cela ne signifie pas que l’immunité d’une personne a diminué.
Au contraire, un individu peut avoir développé une immunité à médiation cellulaire, qui active des globules blancs spécialisés appelés lymphocytes T.
Le rapport indique que les tests de gouttes de sang séché ne mesurent pas non plus l’immunité à médiation cellulaire.
Même sans anticorps détectables, le rapport ajoute que l’immunité à médiation cellulaire pourrait suffire à protéger quelqu’un contre les symptômes graves du COVID-19. La simple présence d’anticorps ne suffit pas non plus à suggérer qu’une personne pourrait repousser une nouvelle infection ou tout symptôme grave.
BEAUCOUP INCONNAISSANT QU’ILS ONT ÉTÉ INFECTÉS
L’enquête a révélé que jusqu’à deux Canadiens sur cinq ayant des anticorps d’une infection antérieure ignoraient qu’ils avaient été infectés, soit parce qu’ils n’avaient jamais été testés positifs, soit parce qu’ils ne soupçonnaient pas une infection.
Parmi ceux qui avaient déjà été testés positifs pour COVID-19, les niveaux d’anticorps étaient plus élevés entre 14 et 90 jours après l’infection avant de diminuer progressivement avec le temps.
« Bien que cela indique une diminution des anticorps, il existe d’autres facteurs qui pourraient avoir un impact sur cette analyse », indique le rapport.
« Par exemple, étant donné que les vaccins peuvent entraîner une moindre réponse en anticorps à la suite d’une infection, le pourcentage de Canadiens ayant des anticorps d’infection peut être affecté par l’évolution des taux de vaccination au fil du temps. De plus, puisque l’enquête se concentre sur les premières infections, les réinfections seraient également avoir un impact sur cette analyse car ceux-ci pourraient conduire à un rebond des niveaux d’anticorps. »
Les Canadiens ayant un handicap ou des problèmes de santé sous-jacents étaient moins susceptibles d’avoir des anticorps provenant d’une infection antérieure que ceux qui n’ont pas déclaré de handicap ou de problème de santé.
Les personnes âgées de 18 à 34 ans et de 35 à 49 ans étaient également plus susceptibles d’avoir des anticorps provenant d’une infection antérieure que les Canadiens plus âgés.
Les niveaux d’anticorps provenant de l’infection variaient d’un groupe de population à l’autre, allant d’aussi peu que 53 % pour les Canadiens d’origine chinoise à 80,7 % pour les Canadiens noirs.
Dans toutes les provinces, la Nouvelle-Écosse avait la plus faible proportion de résidents ayant développé des anticorps à la suite d’une infection à 46,5 %, tandis que le Québec (56,5 %), l’Alberta (57,4 %) et la Saskatchewan (57,4 %) avaient les taux les plus élevés.
L’enquête n’incluait pas les données des trois territoires, les moins de 18 ans ou les personnes vivant dans les réserves, dans les institutions ou les bases des Forces canadiennes.