Avant l’interdiction, les Canadiens utilisent déjà moins de plastique : étude
Les Canadiens semblent réduire lentement leur utilisation de pailles et de sacs d’épicerie en plastique avant une interdiction nationale de ces articles qui entrera en vigueur le mois prochain, selon de nouvelles statistiques.
Le gouvernement canadien cherche à réduire la pollution plastique intérieure d’ici la fin de la décennie alors que les négociations en vue d’un traité formel sur la gestion des plastiques commencent cette semaine en Uruguay.
Le Canada est l’un des près de trois douzaines de pays qui font pression pour un accord international qui mettrait fin à la pollution plastique mondiale d’ici 2040.
« Ça suffit », a déclaré le ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault, dans un tweet.
Environ 22 millions de tonnes de plastique finissent là où elles ne devraient pas chaque année, y compris dans les lacs, les rivières et les océans du monde entier, a-t-il déclaré. Au Canada, environ 29 000 tonnes de déchets plastiques, principalement des emballages, finissent dans l’environnement chaque année.
3,3 millions de tonnes supplémentaires de déchets plastiques finissent dans les décharges. Moins d’un dixième du plastique que les Canadiens jettent est en fait recyclé.
Dans le but de réduire tous les déchets plastiques, le premier ministre Justin Trudeau a promis en 2019 que certains plastiques à usage unique seraient interdits d’ici 2021. Il a fallu au gouvernement un an de plus que prévu pour déterminer quels articles interdire et comment fais le.
Le règlement final a été publié en juin et, à compter du 20 décembre, il ne sera plus légal au Canada de fabriquer ou d’importer la plupart des sacs ou des pailles en plastique, ainsi que des bâtonnets à mélanger, des couverts et des contenants à emporter. Un an plus tard, la vente de ces articles sera également interdite.
La fabrication et l’importation d’anneaux en plastique pour contenants de boissons en pack de six seront interdites en juin 2023, leur vente se terminant un an plus tard.
Les six articles à usage unique avec lesquels le gouvernement commence répondent à deux critères : ils sont couramment trouvés de nature polluante et ils peuvent être remplacés par des alternatives déjà disponibles.
Avant l’interdiction, certains détaillants canadiens se sont éloignés de manière proactive des articles à usage unique, des épiciers comme Sobeys éliminant les sacs de transport en plastique et de nombreux restaurants remplaçant les pailles en plastique par des versions en papier.
Il y a des signes avant-coureurs que l’utilisation de certains articles en plastique est déjà en baisse.
Une enquête de Statistique Canada sur les ménages et l’environnement menée tous les deux ans a révélé qu’entre 2019 et 2021, le nombre de Canadiens qui utilisaient régulièrement des pailles en plastique avait légèrement diminué, et que le nombre de Canadiens qui se souvenaient plus régulièrement d’apporter des sacs réutilisables lors de leurs courses a augmenté.
En 2019, 23 % des Canadiens ont déclaré utiliser au moins une paille en plastique par semaine, un nombre qui est tombé à 20 % deux ans plus tard. Le Manitoba est la seule province à avoir résisté à cette tendance, avec 29 % des répondants utilisant au moins une paille par semaine en 2021, contre 26 % en 2019.
Les résidents du Québec ont le moins utilisé les pailles, 16 % déclarant en utiliser au moins une par semaine en 2021, un nombre presque inchangé par rapport à 2019.
Statistique Canada a déclaré qu’en 2021, 97 % des Canadiens utilisaient leurs propres sacs ou contenants réutilisables lors de leurs courses à l’épicerie, une légère augmentation par rapport à 96 % en 2019. Mais le nombre de ceux qui ont déclaré les utiliser toujours est passé de 43 % en 2019 à 51 % en 2021.
La fin des sacs à provisions à usage unique pourrait avoir le plus grand effet en Saskatchewan, où moins de deux répondants sur cinq se souvenaient de leurs propres sacs ou poubelles à chaque sortie de magasinage en 2021, bien que cette proportion soit en hausse par rapport à moins d’un tiers deux ans plus tôt.
Au Québec, plus des deux tiers des personnes ont déclaré qu’elles utilisaient toujours leurs propres sacs ou poubelles pour faire leurs courses, une légère augmentation par rapport à trois personnes sur cinq en 2019.
Le Canada est en pleine consultation pour élaborer des normes nationales sur les produits en plastique en vue de faciliter leur recyclage. Les faibles taux de recyclage du pays sont en partie attribués au fait qu’une grande variété de plastiques est utilisée, ce qui est difficile à gérer pour les installations de recyclage.
Le Canada est l’un des pays les plus gaspilleurs au monde. Les données de la Banque mondiale sur les déchets solides municipaux montrent qu’en moyenne, chaque Canadien jette 706 kilogrammes de déchets chaque année.
Parmi les pays du G7, c’est plus élevé que partout sauf aux États-Unis, qui rejettent 812 kilogrammes par personne chaque année. En Allemagne, la moyenne est de 609 kilogrammes, en France de 548 kilogrammes, en Italie de 499 kilogrammes, au Royaume-Uni de 463 kilogrammes et au Japon de 399 kilogrammes.
En tenant compte des déchets industriels, électroniques et commerciaux, le Canada se classe en tête du peloton à l’échelle internationale, produisant plus de 36 tonnes de déchets par personne et par an.
Ce rapport de La Presse canadienne a été publié pour la première fois le 29 novembre 2022.