Les banques alimentaires du Canada tirent la sonnette d’alarme en vue de visites record
Le rapport de Banques alimentaires Canada, intitulé Bilan-Faim pour 2022, montre que plus de Canadiens que jamais ont besoin d’avoir accès à de la nourriture.
Malgré le faible taux de chômage en mars 2022, le rapport indique qu’il y a eu 1,5 million de visites aux banques alimentaires à travers le Canada, soit l’utilisation la plus élevée jamais enregistrée. Il s’agit d’une augmentation de 15 pour cent par rapport à l’année précédente et de 35 pour cent par rapport à mars 2019.
Banques alimentaires Canada a utilisé les statistiques de » la plupart » des organismes et n’a enregistré que les chiffres de mars 2022. Cet » instantané » signifie que certaines personnes ayant accès à la banque alimentaire peuvent ne pas avoir été comptées. Les données sur le revenu de l’enquête sur le revenu de StatCan ont indiqué que 5,8 millions de Canadiens vivaient dans des ménages en situation d’insécurité alimentaire en 2021.
Pour la première fois, il y a eu une augmentation significative du nombre de clients des banques alimentaires qui ont une source de revenu, soit une hausse de 14,1 % en 2022.
« Selon les répondants à l’enquête, les trois principales raisons pour lesquelles les gens ont eu recours à une banque alimentaire cette année étaient le coût des aliments, les faibles taux d’aide sociale provinciale et les coûts de logement », peut-on lire dans le rapport.
Cette déclaration intervient alors que Statistique Canada a annoncé mercredi que l’inflation était la même qu’en septembre. L’inflation est en baisse depuis plusieurs mois, même si les prix de l’essence et de l’épicerie continuent de grimper en flèche.
Le rapport explique que, « généralement », le recours aux banques alimentaires reflète les taux de chômage, comme on l’a vu après la récession de 2008. À cette époque, la fréquentation des banques alimentaires était « un dernier recours » et les gens ne se tournaient vers les organismes qu’après avoir épuisé leurs indemnités de licenciement, leur assurance-emploi et leurs économies.
Lorsque la pandémie de COVID-19 a frappé et que des emplois de masse ont été créés, la prestation d’intervention d’urgence canadienne (CERB) a été mise en place, ce qui a permis à de nombreuses personnes de sortir de la pauvreté et de ne pas fréquenter les banques alimentaires.
Dans le rapport de l’année dernière, nous avons parlé d’une « tempête parfaite », avec la rare combinaison d’un chômage à grande échelle survenant simultanément avec l’inflation des prix des aliments et du logement », peut-on lire dans le Bilan-Faim 2022. « Les résultats de cette année indiquent que la tempête de l’année dernière pourrait n’avoir été que le début. »
Les personnes les plus durement touchées sont déjà les personnes à faible revenu qui luttent pour garder de la nourriture sur la table.
Les personnes indigènes ayant recours aux banques alimentaires sont passées de 8 % en 2021 à 15,3 % un an plus tard. Cette hausse alarmante est influencée par le nombre de ménages indigènes déjà confrontés à l’insécurité alimentaire et à une réduction de leurs revenus.
Le rapport reconnaît que le changement climatique contribue à l’insécurité alimentaire des communautés indigènes car il limite les aliments traditionnels et réduit les routes de glace vers les régions du nord.
» L’insécurité alimentaire au Nunavut a déjà été qualifiée d’urgence de santé publique la plus durable de l’histoire du Canada « , a précédemment déclaré à actualitescanada.com Rachel Blais, directrice générale du Qajuqturvik Community Food Centre. « Et ce, avant les augmentations drastiques des prix des aliments et la demande qui en résulte pour les organismes de bienfaisance alimentaire sur le territoire. »
Blais a déclaré que le centre alimentaire avait l’habitude de servir 150 repas par jour. Ce nombre a augmenté de façon drastique, avec l’inflation, pour atteindre entre 450 et 500 repas par jour.
« L’augmentation de la demande a été vraiment surprenante, surtout si l’on considère que 400 à 500 personnes (ayant accès à la nourriture) dans une communauté de 7 500 personnes, c’est vraiment considérable et cela dépasse tout ce que nous avons vu pendant la pandémie de COVID-19 « , a-t-elle déclaré.
L’augmentation de l’utilisation des banques alimentaires pendant la pandémie a été une forte augmentation par rapport aux années précédentes, mais les organisations continuent de voir une augmentation de l’utilisation malgré la baisse du chômage.
Près de la moitié (45,4 %) des utilisateurs de banques alimentaires dépendent de l’aide sociale provinciale, qui comprend l’aide sociale générale et le soutien aux personnes handicapées, comme principale source de revenu.
Les Canadiens les plus jeunes représentent 20 % de la population générale, mais ils sont largement surreprésentés dans les banques alimentaires : en 2022, un client sur trois sera un enfant. Le rapport indique qu’en raison des coûts plus élevés pour élever une famille et de l’inflation, davantage d’enfants sont vulnérables à la pauvreté et à la faim.
Les aînés qui accèdent aux banques alimentaires ont augmenté de 8,9 % par rapport à 2019. Banques alimentaires Canada affirme que les aînés à faible revenu ont « généralement » un revenu fixe, ce qui les rend plus vulnérables à l’inflation.