Essai canadien : Le Remdesivir réduit de moitié le besoin de ventilation pour les patients de l’étude COVID-19
Une étude canadienne suggère que le médicament antiviral remdesivir pourrait avoir un « effet modeste mais significatif » sur les résultats des patients atteints de la maladie COVID-19, notamment en réduisant le besoin de ventilation mécanique d’environ 50 %.
L’étude, publiée mercredi dans le Journal de l’Association médicale canadienne, est le plus grand essai du remdesivir dans un seul pays rapporté à ce jour.
Les résultats font partie d’une étude plus vaste appelée Solidarité de l’Organisation mondiale de la santé, un essai randomisé et contrôlé évaluant l’impact du remdesivir sur les patients atteints du COVID-19 dans plusieurs pays.
Des chercheurs de l’Université de Colombie-Britannique et du Sunnybrook Health Sciences Centre de Toronto ont recruté 1 282 patients dans 52 hôpitaux entre le 14 août 2020 et le 1er avril 2021. Environ la moitié d’entre eux ont reçu un traitement de 10 jours de remdesivir et l’autre moitié le niveau de soins habituel.
Parmi les patients qui n’étaient pas sous ventilation au début de l’étude, 8 %, soit 46 patients du groupe remdesivir, ont ensuite eu besoin d’un ventilateur, contre 15 %, soit 89 patients, qui ont reçu les soins habituels. L’étude a également montré que les patients sous remdesivir ont cessé plus rapidement de recevoir de l’oxygène et d’être ventilés.
Les preuves de l’effet du remdesivir chez les personnes atteintes de COVID-19 sont mitigées. L’Organisation mondiale de la santé a recommandé de ne pas l’utiliser pour traiter le virus en novembre 2020, déclarant à l’époque « il n’y a actuellement aucune preuve que le remdesivir améliore la survie et d’autres résultats. »
Le remdesivir, qui est administré par voie intraveineuse, est un médicament antiviral repurposé développé à l’origine pour traiter l’hépatite C.
Le Dr Robert Fowler, scientifique principal à Sunnybrook et co-auteur de l’étude, a déclaré que les recommandations antérieures contre le remdesivir provenaient de données prématurées qui n’ont pas montré un impact statistiquement significatif sur les patients COVID-19.
Il a déclaré que les résultats de l’essai canadien pourraient renverser les opinions sur le traitement.
M. Fowler a déclaré qu’il s’attend à ce que l’OMS publie les résultats des autres pays participant à l’essai Solidarité dans les deux prochains mois.
Le bras canadien, financé par les Instituts de recherche en santé du Canada, a recueilli des données plus détaillées que certains autres pays et a inclus des patients de diverses origines ethniques.
L’étude s’est également penchée sur la mortalité hospitalière, qui était légèrement inférieure dans le groupe remdesivir, à 18,7 %, contre 22,6 % dans le groupe témoin. Fowler a déclaré que ces chiffres n’étaient pas statistiquement significatifs « en termes absolus ».
Bien que la période d’étude se soit terminée avant l’arrivée d’Omicron au Canada, Fowler a déclaré que le remdesivir est susceptible d’avoir le même effet sur les personnes hospitalisées avec la variante.
Il a ajouté que des traitements efficaces contre le COVID-19 sont essentiels à ce stade de la pandémie, car la montée en flèche du nombre de cas a submergé les systèmes de soins de santé à travers le pays.
La publication de l’étude est intervenue deux jours après que Santé Canada ait autorisé l’utilisation de la pilule antivirale Pfizer Paxlovid, destinée à réduire les hospitalisations chez les personnes présentant un risque élevé de maladie grave liée au COVID-19.
Ce rapport de la Presse Canadienne a été publié pour la première fois le 19 janvier 2021.