Une femme contrainte d’atterrir en Biélorussie écope de 6 ans de prison
Une femme qui dirigeait une application de messagerie de l’opposition biélorusse et avait été arrêtée avec son petit ami militant lorsqu’un avion de ligne dans lequel ils se trouvaient a été contraint d’atterrir en Biélorussie a été condamnée vendredi pour incitation à la haine sociale.
Après sa condamnation, Sophia Sapega a été condamnée à six ans de prison. Sapega est une citoyenne russe, et son avocat, Anton Gashinsky, a déclaré qu’elle ferait appel au président russe Vladimir Poutine pour qu’il intervienne.
Sapega et Raman Pratasevich étaient en vol d’Athènes à Vilnius, en Lituanie, il y a un an, lorsque leur avion a reçu l’ordre d’atterrir en Biélorussie, accompagné d’un avion de chasse, en raison d’une prétendue alerte à la bombe.
Pratasevich était le rédacteur en chef de Nexta, une chaîne populaire sur l’application de messagerie Telegram qui a été un facteur clé dans l’organisation des manifestations en Biélorussie après que le président Alexandre Lukashenko ait remporté un sixième mandat contesté en août 2020.
Sapega dirigeait un autre canal Telegram qui publiait les données personnelles de fonctionnaires et de militaires ayant pris part aux répressions massives des manifestations.
Les pays occidentaux ont dénoncé le détournement d’avion comme équivalant à de la piraterie aérienne de la part de la Biélorussie. L’Union européenne a interdit aux compagnies aériennes biélorusses l’accès à son espace aérien et à ses aéroports dans le cadre des sanctions contre le pays.
Les manifestations postélectorales ont constitué le plus sérieux défi au régime autoritaire de Lukashenko depuis sa prise de fonction en 1994.
Les manifestations ont attiré jusqu’à 200 000 personnes dans la capitale du Belarus certains jours et ont persisté pendant plusieurs mois. Les autorités ont répondu par une sévère répression au cours de laquelle la police a arrêté plus de 35 000 personnes et des milliers ont été battues. Des personnalités de premier plan de l’opposition ont été emprisonnées ou forcées à l’exil.