Un père québécois qui a emmené son fils de 10 ans à la manifestation du « Freedom Convoy » réprimandé par un juge
Un juge du Québec a ordonné à un père de cesser d’emmener son fils de 10 ans à des manifestations anti-mandat après l’avoir amené au « Freedom Convoy » à Ottawa pendant une fin de semaine de février.
Le tribunal est également intervenu dans un autre différend parental impliquant le même enfant – dans ce cas, son statut vaccinal était en cause – et a décidé que le garçon pouvait se faire vacciner contre le COVID-19 à la demande de sa mère, contre la volonté de son père.
Le père du garçon, qui partage la garde partagée avec la mère, a déclaré qu’il avait voulu lui apprendre la liberté d’expression et les valeurs démocratiques en l’emmenant à la manifestation d’Ottawa.
Mais le juge a jugé qu’il n’était pas dans l’intérêt supérieur de l’enfant d’être exposé au risque de « violence physique » lors de ce type de manifestations ou des propos désobligeants tenus par certains des participants.
« Les propos tenus par les participants ne sont guère élogieux contre le gouvernement et… il y a un risque sérieux qu’il dégénère rapidement », écrit la juge de la Cour supérieure Nathalie Pelletier dans son jugement.
Le père s’est défendu, affirmant qu’il ne pouvait pas contrôler ce que les autres disaient lors des manifestations anti-verrouillage et insistant sur le fait que si la situation s’aggravait, il serait parti avec son fils.
Le « convoi de la liberté » a duré quatre semaines dans la capitale nationale, pour des infractions telles que méfait, désobéissance à une ordonnance légale d’un tribunal, obstruction, agression, agression contre la police, troubles causés par des combats/cris/jurons, possession d’armes et conduite dangereuse.
Les manifestants ont également crié « F-ck Trudeau » tout au long de la semaine d’occupation.
La décision du tribunal dans le différend parental, datée du 12 avril, a autorisé le garçon à se faire vacciner après que son père a fait valoir qu’il y avait un risque sérieux à se faire vacciner.
Le père a déclaré au tribunal qu’il avait fait ses propres recherches en ligne qui montraient des effets nocifs et «dangereux» que le vaccin pouvait causer chez les enfants et a affirmé qu’il n’était pas nécessaire de se faire vacciner à son âge, surtout maintenant que la plupart des mesures de santé publique au Québec sont fin.
Il a également soumis un dossier de ses propres « recherches » au tribunal, mais le juge a déclaré que ce n’était pas une science légitime.
« Les études scientifiques concernant la COVID-19 publiées sur Internet n’ont pas toutes la même valeur et ce n’est pas parce qu’elles sont publiées sur Internet qu’elles sont nécessairement des études scientifiques », a écrit le juge Pelletier.
« La Cour ne peut pas établir une certaine valeur probante des documents déposés par le père dans cette affaire. La Cour rappelle qu’aucune des pièces déposées par le père n’a été corroborée par des revues spécialisées qu’elles jouissent d’une certaine reconnaissance nationale et internationale parmi les pairs scientifiques. . »
Elle a ajouté que les recommandations des autorités de santé publique provinciales et nationales, qui ont été déposées par la mère du garçon, sont plus fiables lors de la pesée d’une décision sur la vaccination parce que « l’opinion des scientifiques exprimée dans ces documents est validée par des pairs reconnus non seulement à l’échelle provinciale et nationale , mais aussi à l’international. »
« La valeur probante de cette preuve est bien supérieure à celle délivrée par les différents documents issus des liens internet déposés par le père. »
Les croyances du père au sujet du COVID-19 étaient en effet fortes, a noté la décision de justice, car il avait coupé les liens avec ses propres parents, qui lui avaient demandé de se faire vacciner.
La mère du papa, infirmière, a contracté le coronavirus et a passé deux mois à l’hôpital, dont deux semaines dans le coma.
ENFANT CONTRATS CORONAVIRUS
Le tribunal a également tenu compte du fait que l’enfant a été infecté par le COVID-19 en février et a dû rester à la maison pendant environ 10 jours car il a continué à être testé positif après l’infection initiale.
La mère a fait valoir que son fils devrait se faire vacciner afin d’éviter de mettre en danger d’autres membres de la famille immunodéprimés avec lesquels il entre en contact, y compris ses grands-parents.
Elle a fait la demande au milieu de la cinquième vague de la pandémie au Québec, alors que la variante Omicron augmentait et entraînait des milliers de nouvelles infections chaque jour.
Le juge Pelletier a déclaré que l’isolement social et l’accès réduit aux activités scolaires en raison du statut vaccinal du garçon « ont un impact direct sur le bien-être de l’enfant, tant physique que mental, mais aussi sur sa famille immédiate ».
« Il ne suffit pas d’examiner les risques de la vaccination », a écrit Pelletier. « Il y a aussi tous les désagréments qui découlent de l’infection au COVID-19 pour l’enfant, mais aussi pour la société dans laquelle il vit. »
Elle a statué que seule la mère peut consentir à faire vacciner son fils.
Les deux parents se sont également engagés, selon le jugement, « à ne pas dénigrer l’autre parent ni faire de commentaires négatifs sur l’autre parent et/ou son entourage, en présence de l’enfant ».