Un avion transportant une demande en mariage au-dessus de Montréal a perdu de la puissance avant de s’écraser en 2021 : rapport
Selon un rapport du Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) publié mercredi, plus d’un an après l’incident, l’avion qui remorquait une bannière de demande en mariage et qui s’est écrasé à Montréal a perdu de la puissance dans son moteur en plein vol.
En octobre 2021, un avion arborant une bannière « Veux-tu m’épouser ? » s’est écrasé alors qu’il survolait le fleuve Saint-Laurent. Il y avait deux personnes à bord – le pilote a été grièvement blessé, tandis que le passager n’a pas pu être évacué et est décédé.
Avant mercredi, peu de détails étaient connus publiquement sur les causes du crash de l’avion. Cependant, un rapport fédéral détaillé publié mercredi révèle que le pilote avait tenté d’effectuer un atterrissage d’urgence après avoir perdu la puissance de ses moteurs.
Des conditions météorologiques difficiles ont également joué un rôle dans l’incident, selon le rapport.
DES TRAVAUX EMPÊCHENT UN ATTERRISSAGE D’URGENCE SUR LE PONT DE LA CONCORDE
Le rapport décrit le moment où le moteur a craché et perdu de la puissance.
L’avion n’était en l’air que depuis 15 minutes environ. Cependant, le pilote avait fait demi-tour vers l’aéroport de South Shore d’où il avait décollé parce qu’il ne pouvait pas monter à l’altitude prévue de 12 000 pieds.
Peu après avoir passé le parc Dieppe, l’avion, qui se déplaçait vers l’est au-dessus de la rivière, a eu des ratés à plusieurs reprises. Le pilote a lâché la banderole en vue d’un atterrissage d’urgence sur le pont de la Concorde.
Une carte montre la trajectoire de vol d’un avion tractant une bannière « Will you marry me ? » avant qu’il ne s’écrase en octobre 2021. Selon un rapport de Transports Canada, le moteur a perdu de la puissance et le pilote n’a pas pu effectuer un atterrissage d’urgence. (Source de la carte : Google / Services des transports du Canada, collage d’images : Luca Caruso-Moro, actualitescanada)
Le pilote a été contraint de changer à nouveau de cap après avoir vu des barrières de béton sur le pont, indiquant que des travaux de construction étaient en cours, selon le rapport.
Après avoir réalisé qu’un atterrissage en toute sécurité sur le pont était impossible, le pilote a choisi un deuxième emplacement de fortune : l’avenue Pierre-Dupuy.
C’est pendant cette manoeuvre que le pilote a lancé un appel de détresse MAYDAY. En tentant de s’aligner pour atterrir sur Pierre-Dupuy, l’aile gauche de l’avion a frôlé une série de cimes d’arbres, poussant l’appareil à faire la roue avant de s’écraser au sol.
En moins d’une minute, un incendie s’est déclaré. Le pilote a été sérieusement blessé, mais le passager n’a pas pu s’échapper de l’avion en feu.
Aucun signal n’a été détecté par le localisateur d’urgence. Au lieu de cela, les passants ont appelé le 911, et les autorités sont arrivées sur les lieux peu de temps après le crash.
Un Cessna 172 s’est écrasé dans le parc Dieppe à Montréal le 2 octobre 2021, faisant un mort et un blessé.
LA MÉTÉO, LES BIAIS COGNITIFS ONT CONTRIBUÉ AU CRASH
L’enquête a révélé que les conditions météorologiques pluvieuses et couvertes ont contribué à l’accumulation de glace dans le carburateur de l’avion, obligeant le pilote à voler à une altitude plus basse que celle prévue initialement.
Le rapport indique que le pilote a décidé de décoller malgré le fait qu’il était au courant des mauvaises conditions, probablement en raison de ce que le BST appelle « un biais cognitif inconscient » et de la pression exercée pour terminer le travail à temps.
« Pendant la planification du vol, les prévisions météorologiques indiquaient des conditions défavorables », peut-on lire dans le rapport. « Cependant, le pilote a décidé de décoller et de poursuivre le vol à une altitude de 500 pieds au-dessus du niveau de la mer. »
Selon le rapport, le pilote a probablement fait ce choix « sous l’influence d’un biais cognitif inconscient et des contraintes de temps pour effectuer le vol. »
— Publié avec des fichiers de la Presse Canadienne