Un ancien fonctionnaire de la FIFA et un dirigeant du football qatari devant un tribunal suisse
L’ancien secrétaire général de la FIFA Jérôme Valcke et le dirigeant du football qatari Nasser al-Khelaifi étaient de retour devant un tribunal suisse lundi après que les procureurs fédéraux aient fait appel des verdicts de leur procès de septembre 2020.
Le Tribunal pénal fédéral suisse a déclaré que Valcke, al-Khelaifi et un troisième défendeur, le directeur marketing Dinos Deris, étaient tous présents au tribunal de Bellinzona pour le début du procès en appel.
Le tribunal a prévu quatre jours pour l’appel. Al-Khelaifi, président du club de football français Paris Saint-Germain et directeur du radiodiffuseur qatari beIN Media Group, est attendu en Espagne mercredi pour le match de Ligue des champions de son équipe contre le Real Madrid.
Les allégations portent sur les droits de télévision de la Coupe du monde et sur l’utilisation gratuite par Valcke d’une maison de vacances en Sardaigne achetée en 2013 par une société qatarie créée pour cet achat avec l’aide d’al-Khelaifi.
À l’époque, la FIFA renouvelait les droits de la Coupe du monde au Moyen-Orient et en Afrique du Nord pour le groupe beIN Media. De 2013 à 2015, Valcke a également supervisé un processus de consultation de la FIFA pour déplacer la Coupe du monde 2022 au Qatar de juin et juillet à de nouvelles dates dans les mois plus frais de novembre et décembre.
Al-Khelaifi, qui est également membre du comité exécutif de l’UEFA, a été acquitté en octobre 2020 d’une accusation selon laquelle il aurait incité Valcke à commettre une mauvaise gestion criminelle aggravée à la FIFA.
Depuis que les procureurs ont déposé leur appel il y a plus d’un an, l’influence d’al-Khelaifi sur le football européen a augmenté. Il est désormais à la tête de l’Association européenne des clubs, après avoir joué un rôle clé, avec le PSG, pour aider l’UEFA à résister au lancement du projet de Super League, soutenu par le Real Madrid, en avril dernier.
Valcke a été blanchi de l’accusation de mauvaise gestion criminelle. Les trois juges suisses ont estimé que l’accord de beIN pour les tournois de 2026 et 2030, dont le montant s’élève à 480 millions de dollars, était bon pour la FIFA et que ses intérêts n’avaient pas été lésés.
Valcke a été reconnu coupable dans une affaire distincte impliquant Deris mais pas al-Khelaifi.
Il a été condamné à 120 jours de prison avec sursis pour avoir falsifié des documents liés à l’obtention de pots-de-vin d’un montant total de 1,25 million d’euros (1,36 million de dollars) au profit de sa société personnelle dans le cadre de contrats de diffusion de la Coupe du Monde en Italie et en Grèce.
Valcke a été acquitté de corruption, et Deris a été acquitté de corruption active et d’incitation à la mauvaise gestion criminelle aggravée.
La Cour a laissé ouverte la question de savoir si le jugement aurait été différent si les juges avaient pu prendre en compte une loi désormais actualisée sur la corruption privée qui supprime la nécessité de prouver le préjudice économique.
La FIFA a également obtenu de Valcke la restitution de 1,75 million d’euros (1,9 million de dollars US), correspondant aux pots-de-vin et au remboursement de la caution pour la villa.