Trump et 18 alliés inculpés en Géorgie pour ingérence dans les élections de 2020
Donald Trump et 18 alliés ont été inculpés en Géorgie lundi pour avoir tenté de renverser sa défaite électorale de 2020 dans l’État, les procureurs ayant recours à une loi normalement associée aux mafieux pour accuser l’ancien président, ses avocats et d’autres aides de premier plan dans une vaste conspiration criminelle visant à le maintenir au pouvoir. [L’acte d’accusation de 97 pages détaille des dizaines d’actes commis par M. Trump et ses alliés pour annuler sa défaite dans l’État le plus disputé, notamment en harcelant le secrétaire d’État républicain de Géorgie pour qu’il trouve suffisamment de votes pour le maintenir au pouvoir, en harcelant les fonctionnaires avec de fausses allégations de fraude électorale et en tentant de persuader les législateurs de Géorgie d’ignorer la volonté des électeurs et de nommer une nouvelle liste de grands électeurs favorables à M. Trump. Il décrit également un plan visant à falsifier les machines à voter dans un comté de Géorgie et à voler des données. [L’acte d’accusation publié lundi soir par le bureau du procureur du comté de Fulton, Fani Willis, indique que « Trump et les autres défendeurs accusés dans cet acte d’accusation ont refusé d’accepter que Trump ait perdu, et ils ont sciemment et volontairement participé à une conspiration visant à modifier illégalement le résultat de l’élection en faveur de Trump ». [Parmi les autres accusés figurent l’ancien secrétaire général de la Maison Blanche, Mark Meadows, l’avocat personnel de M. Trump, Rudy Giuliani, et un fonctionnaire du ministère de la Justice de l’administration Trump.Deux ans et demi plus tard, ils ont pris des mesures pour demander à M. Trump de rendre compte de l’attaque qu’il a menée contre les fondements de la démocratie américaine.
Le procureur du comté de Fulton, Fani Willis, s’exprime dans le centre gouvernemental du comté de Fulton lors d’une conférence de presse, le lundi 14 août 2023, à Atlanta. Donald Trump et plusieurs de ses alliés ont été inculpés en Géorgie pour avoir tenté d’annuler sa défaite électorale de 2020 dans l’État. (AP Photo/John Bazemore)
Le réseau tentaculaire d’accusés dans l’affaire de la Géorgie – 19 au total – se distingue de l’affaire plus étroitement ciblée menée par l’avocat spécial Jack Smith, qui, jusqu’à présent, ne cite que Trump en tant qu’accusé.
L’affaire de Géorgie se distingue également par le fait que, contrairement aux deux poursuites fédérales dont il fait l’objet, M. Trump n’aurait pas la possibilité d’essayer de se gracier lui-même s’il était élu président ou de contrôler l’issue de l’affaire en nommant un procureur général qui pourrait théoriquement faire disparaître l’affaire. [Alors que les inculpations se multiplient, M. Trump, principal candidat républicain à l’élection présidentielle de 2024, invoque souvent le fait qu’il est le seul ancien président à faire l’objet de poursuites pénales. Il fait campagne et collecte des fonds autour de ces thèmes, se présentant comme la victime de procureurs démocrates qui lui veulent du mal. [Les alliés républicains se sont une fois de plus rapidement ralliés à la défense de M. Trump. « Les alliés républicains se sont à nouveau rapidement ralliés à la défense de Trump.300 000 bulletins de vote « ont été mystérieusement déposés sur les listes » lors des élections de 2020, que plus de 4 500 personnes ont voté alors qu’elles ne figuraient pas sur les listes d’inscription et qu’une employée électorale du comté de Fulton, Ruby Freeman, était une « arnaqueuse professionnelle ». [L’acte d’accusation mentionne également la désormais tristement célèbre séance du 18 décembre 2020 dans le Bureau ovale, au cours de laquelle des alliés de Trump, dont Sidney Powell et Michael Flynn, l’ancien conseiller à la sécurité nationale, ont proposé d’ordonner à l’armée de saisir les machines à voter et de nommer un procureur spécial pour enquêter sur les allégations de fraude électorale en Géorgie et dans d’autres États cruciaux que Trump avait perdus. [Les procureurs affirment que la réunion à la Maison Blanche, à laquelle participait Giuliani, faisait partie d’un effort visant à « influencer le résultat » de l’élection. Quelques jours plus tard, Meadows s’est rendu dans le comté de Cobb et a tenté d’observer un audit de concordance des signatures « en dépit du fait que le processus n’était pas ouvert au public ». Plusieurs fonctionnaires de l’État ont empêché le chef de cabinet de l’époque d’entrer dans la zone interdite.
———-
Les rédacteurs de l’Associated Press Jeffrey Martin, Brynn Anderson et Bill Barrow à Atlanta ; Jill Colvin et Michael R. Sisak à New York, Russ Bynum à Savannah (Géorgie), Alanna Durkin Richer à Boston, Farnoush Amiri à Washington, Rebecca Boone à Boise (Idaho), Denise Lavoie à Richmond (Virginie) et Lea Skene à Baltimore ont contribué à la rédaction de cet article.