Trudeau dénonce les « jeux politiques » sur les efforts d’ingérence électorale en Chine
Les députés qui donnent une tournure politique à l’ingérence étrangère dans les élections aident la Chine à saper la confiance des Canadiens dans leur démocratie, a déclaré le premier ministre Justin Trudeau.
Jouer à des « jeux politiques » pour obtenir un avantage partisan sapera la confiance des gens dans leurs institutions et ne fera qu’aider les efforts de pays comme la Russie et la Chine qui tentent de rendre les démocraties instables, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse dans la région du Grand Toronto mercredi. .
« Je pense que là où nous devrions être prudents en tant que dirigeants responsables, et en traitant cela sérieusement, c’est de ne pas tomber dans certains des pièges partisans politiques qui existent en ce moment », a déclaré Trudeau aux journalistes.
Il a déclaré que les Canadiens doivent avoir confiance dans le processus électoral, quel que soit le parti politique au pouvoir, et que les partis doivent travailler ensemble sur la question.
« Il ne s’agit pas d’une partie contre une autre », a-t-il déclaré.
Les conservateurs ont critiqué les libéraux pour leur gestion d’une éventuelle ingérence étrangère dans les élections fédérales, affirmant que le gouvernement a laissé le public dans l’ignorance des allégations qui ont récemment émergé dans les médias.
La semaine dernière, le journal Globe and Mail a rapporté que la Chine avait travaillé lors des dernières élections fédérales pour vaincre les politiciens conservateurs dans plusieurs circonscriptions qu’elle considérait comme hostiles à Pékin et pour aider à assurer un gouvernement libéral minoritaire.
Un comité de la Chambre des communes a accepté mardi d’étudier une éventuelle ingérence étrangère dans les élections de 2021, élargissant la portée d’une étude déjà en cours sur les élections de 2019. Le comité est sur le point de convoquer les ministres du Cabinet et les agences de sécurité nationale à témoigner pour la deuxième fois.
Trudeau s’est dit « très heureux » de la décision du comité d’étudier la question plus avant.
« Les Canadiens peuvent et doivent continuer à faire confiance à leurs institutions à ce sujet, et ils doivent savoir que tout le monde prend cela au sérieux », a-t-il déclaré.
Un panel non partisan de hauts fonctionnaires – y compris le haut fonctionnaire, le conseiller à la sécurité nationale du Premier ministre et les chefs des départements de la justice, de la sécurité publique et des affaires étrangères – s’est levé pour s’attaquer au problème avant la élections de 2019, avec pour mandat de poursuivre son travail lors des élections ultérieures.
Il était chargé d’alerter les Canadiens de l’ingérence étrangère si celle-ci menaçait leur capacité d’avoir des élections libres et justes. Mais les membres du panel, qui devaient travailler avec les agences de sécurité nationale dans le cadre des mandats de leurs départements, n’ont fait aucune annonce de ce type en 2019 ou 2021.
Des documents obtenus par La Presse canadienne avec une demande d’accès à l’information indiquent qu’un « jugement considérable » entrerait pour décider si un événement ou une série d’événements a atteint ou non le « seuil » pour déclencher une annonce.
Les facteurs à prendre en compte pour porter ce jugement incluraient la mesure dans laquelle l’incident ou les incidents ont nui à la capacité des Canadiens d’avoir des élections libres et justes, leur potentiel de « miner la crédibilité de l’élection » et « le degré de confiance que les responsables ont dans les renseignements ou information. »
Les détails sont décrits dans un document d’information du ministère de la Justice d’août 2021 étiqueté comme « secret ».
Des informations sur une ingérence potentielle pourraient être reçues d’agences de sécurité et de renseignement ou d’autres « sources », indique le document rédigé à l’approche des élections de 2021. Il indique également que le panel donnerait des instructions aux partis politiques sur la manière de signaler les allégations d’une telle ingérence.
Le Parti libéral, le Parti conservateur et le NPD n’ont pas immédiatement répondu aux questions pour savoir s’ils avaient porté des allégations au panel.
Le document indique que dans le cas où le chef d’une agence de sécurité nationale prendrait connaissance d’une « ingérence dans une élection générale », il devrait en informer le panel, consulter d’autres agences et « envisager toutes les options pour remédier efficacement à l’ingérence ».
Le document indique que « sauf pour des raisons impérieuses de sécurité nationale/de sécurité publique », les agences informeraient la partie concernée de l’ingérence, qu’il s’agisse d’un candidat, d’un parti politique ou d’Élections Canada.
Le comité, sur une base consensuelle et avec l’option de consulter le directeur général des élections, « évaluerait ensuite les incidents pour déterminer si le seuil d’information du public a été atteint ».
Si une annonce publique d’ingérence était jugée nécessaire, indique la note d’information, le groupe informerait le premier ministre, les principaux chefs de parti et Élections Canada et leur fournirait à tous les mêmes informations d’information. Ensuite, « immédiatement après », il publierait la déclaration publique.
Les membres du panel devraient témoigner lors d’une prochaine réunion du comité.
Ce rapport de La Presse canadienne a été publié pour la première fois le 22 février 2023.