Pressions inflationnistes : Les 3/4 des Canadiens ajustent leurs dépenses, selon un sondage
Le coût de la vie devenant chaque jour plus élevé, la plupart des Canadiens ajustent leurs habitudes de consommation – en réduisant les articles coûteux, en reportant les gros achats, en empruntant à des amis ou en puisant dans leurs économies.
Selon une enquête récente de Statistique Canada, une majorité de Canadiens – près de 75 % – ont dû modifier leurs habitudes de consommation pour faire face aux dépenses quotidiennes dues à la hausse des coûts, près de la moitié d’entre eux ayant choisi de reporter leurs achats et plus d’un quart ayant eu recours à des emprunts auprès d’amis ou de parents.
L’enquête, menée entre le 19 avril et le 1er mai 2022, a révélé que la plupart des Canadiens sont affectés par les coûts de transport, suivis de ceux qui augmentent.
L’inflation au Canada a atteint un sommet à – le plus élevé depuis janvier 1991.
Changement des habitudes de consommation, augmentation des emprunts, baisse de l’épargne.
Selon l’enquête, près de la moitié des Canadiens ont déclaré qu’ils regardaient les soldes et les promotions afin de faire leurs achats en respectant leur budget.
Quarante-sept pour cent des personnes interrogées ont fait des ajustements en cherchant des alternatives, des marques et des articles moins chers, et 45 % ont retardé tout achat en raison de la flambée des prix.
Afin de faire face aux dépenses quotidiennes, plus d’un quart (27 %) des Canadiens ont eu recours à des emprunts auprès d’amis ou de parents.
Le rapport indique que les groupes qui empruntent de l’argent pour faire face à leurs dépenses quotidiennes appartiennent aux deux groupes de revenus de ménage les plus bas. Ces groupes comprennent également des personnes plus jeunes (âgées de 15 à 39 ans), des ménages avec un enfant et des personnes handicapées.
En raison de l’augmentation des emprunts, de plus en plus de Canadiens éprouvent également des difficultés à épargner.
Environ 24 % ont déclaré que pour faire face à leurs dépenses quotidiennes, ils ont dû puiser dans leur épargne. L’épargne a diminué pour 29 pour cent des Canadiens interrogés, 19 pour cent n’étant plus en mesure d’épargner.
Logement et loyers abordables
Les résultats de Statistique Canada montrent que les jeunes Canadiens sont plus susceptibles de ressentir la pression de la hausse des prix des maisons et des loyers que les Canadiens plus âgés.
Le nombre de logements loués et possédés est en hausse au Canada, ce qui rend impossible l’accès à la propriété pour les acheteurs d’une première maison.
Entre-temps, plus de la moitié (56 pour cent) des Canadiens s’inquiètent de savoir s’ils peuvent se permettre de se loger ou de louer.
Les prix des logements, y compris les logements loués et possédés, au Canada, ont bondi à 7,4 pour cent sur l’année en avril 2022 – la plus forte augmentation depuis 1983.
Plus de la moitié (53 pour cent) des jeunes Canadiens âgés de 15 à 29 ans et 39 pour cent de ceux âgés de 30 à 39 ans étaient deux fois plus susceptibles d’être touchés par l’abordabilité du logement ou du loyer que ceux âgés de plus de 40 ans (20 pour cent), selon Statistique Canada. Les Canadiens plus âgés étaient plus susceptibles d’avoir acheté et remboursé leur maison, ce qui pourrait expliquer l’énorme différence entre les groupes d’âge.
L’augmentation des coûts de location et d’acquisition d’une maison a également incité de nombreux jeunes adultes à retarder leurs projets d’achat d’une maison ou d’emménagement dans une nouvelle location.
Des prix de l’alimentation et de l’essence inabordables
La nourriture provenant des étagères est devenue plus chère pour les Canadiens. Les produits alimentaires de base comme les fruits frais (10 %) et les légumes (+8,2 %) ont connu une hausse au cours de la dernière année.
Alors que la hausse des prix des aliments était une préoccupation pour les résidents urbains, le transport était une plus grande préoccupation pour les résidents ruraux.
Parmi les Canadiens qui achètent de l’essence, 94 pour cent se disent très (67 pour cent) ou assez (27 pour cent) inquiets de la hausse des prix de l’essence.
Alors que l’on espère de plus en plus un retour à la normale, l’augmentation du prix de l’essence a montré une tendance à la hausse inquiétante. Dans toutes les provinces, le prix moyen de l’essence continue d’augmenter.