Nouvelles de Vancouver : Un examen révèle que les écussons de la ligne bleue mince sont interdits par la politique du SPV
Un examen officiel des écussons controversés de la ligne bleue, adoptés par certains membres des forces de l’ordre, a confirmé qu’ils sont interdits par la politique du service de police de Vancouver, mais on ne sait pas si les agents seront réprimandés s’ils les portent quand même.
L’enquête a été lancée à la suite d’une plainte déposée en 2021 contre un policier qui portait un tel écusson (un drapeau canadien noir et blanc avec une ligne bleue au milieu) alors qu’il surveillait une manifestation pour la restitution des terres autochtones dans le centre-ville de Vancouver.
Le plaignant a décrit l’écusson comme un « insigne de suprémaciste blanc ». [L’examen subséquent n’a pas porté sur la décision de l’agent d’arborer le symbole, mais plutôt sur la politique du VPD en matière d’uniformes. Les conclusions, exposées dans un rapport présenté jeudi à la réunion de la commission de police de Vancouver, sont claires : « L’écusson de la ligne bleue mince n’est pas un article d’uniforme autorisé ».
« L’utilisation de tout écusson non autorisé par les membres du SPV sur leur uniforme est interdite conformément à la politique du SPV », peut-on lire.
A la question de savoir si le département réprimanderait les officiers pour avoir violé cette politique, un porte-parole a répondu à Actualitescanada que la question serait discutée lors de la réunion de jeudi.
Dans un courriel, la Const. Tania Visintin a confirmé que certains agents continuent de porter le symbole en tant que « geste en l’honneur des collègues qui sont morts dans l’exercice de leurs fonctions ».
ASSOCIATIONS TROUBLES
Les perceptions de la ligne bleue mince étaient au centre d’une séance d’information incluse dans le rapport, qui insistait sur le fait que les policiers canadiens « ne la portent pas avec une mauvaise intention ou en opposition à un segment quelconque de la communauté. »
Mais le briefing a également reconnu que des variations du symbole ont été affichées lors de rassemblements explicitement racistes aux États-Unis ces dernières années. Parmi les exemples notables, citons le tristement célèbre rassemblement de suprémacistes blancs Unite the Right de Charlottesville, en Virginie, en 2017, et diverses contre-manifestations contre le mouvement Black Lives Matter.
Alors que la métaphore de la ligne bleue fine pour le maintien de l’ordre remonte à des décennies, le briefing souligne que la version affichée au-dessus d’un drapeau noir et blanc a émergé en 2014 alors que la police américaine faisait l’objet d’une surveillance accrue après le meurtre de Michael Brown, 18 ans, à Ferguson, Mo.
Les préoccupations relatives à la perception du public ont incité la GRC et de nombreuses autres forces de police à décourager ou à interdire carrément l’utilisation des écussons de la ligne bleue mince pendant le service. Selon le briefing, « le seul service de police canadien connu pour avoir spécifiquement approuvé le port de l’écusson du drapeau de la ligne bleue mince est le Metro Vancouver Transit Police ».
« La politique de la police des transports en commun fait référence au drapeau de la ligne bleue comme une variante de l’emblème national », note le document.
INQUIÉTUDES DES COMMUNAUTÉS AUTOCHTONES ET NOIRES
Le service de police de Vancouver a également consulté ses comités consultatifs autochtones et noirs, et a inclus leurs commentaires sur les écussons dans la révision.
Certains membres du comité consultatif autochtone se sont dits favorables à ce que la police ait un symbole quelconque pour promouvoir la fierté et honorer les agents décédés, mais ils ont suggéré de créer quelque chose de nouveau qui soit exempt de controverse.
« Ce n’est pas le reflet du SPV &ndash ; d’autres ont ruiné le symbole de la ligne bleue mince », peut-on lire dans un résumé des commentaires. « Maintenant associé à d’autres actes de racisme ».
Presque tous les membres du comité ont vu le symbole actuel comme « une ligne de démarcation. » [Les membres du Comité consultatif sur l’ascendance africaine ont suggéré que le symbole est devenu un indicateur de la façon dont les gens perçoivent la police, et ont souligné les interactions négatives que les communautés racialisées ont historiquement eues avec les forces de l’ordre.
Tout en reconnaissant les préoccupations de ces communautés, la séance d’information a révélé que les perceptions négatives sont le résultat de la « cooptation » du symbole de la ligne bleue par des groupes extérieurs, en établissant une comparaison avec l’utilisation de drapeaux canadiens lors des soi-disant manifestations du Freedom Convoy.
« Certains membres de la communauté associent le drapeau canadien de la ligne bleue mince à la version américaine et à son utilisation par les contre-mouvements aux États-Unis, de la même manière que les Canadiens ressentent actuellement une certaine incertitude quant à la signification de notre drapeau national », peut-on lire. « Dans ce contexte passionnel qui se développe rapidement, l’affichage fier et bien intentionné du drapeau de la ligne bleue mince par les policiers canadiens a suscité des inquiétudes. »
La seule…L’action déclenchée par l’examen semble être un » rappel » qui, selon le rapport, a été envoyé aux membres du service de police de Vancouver le 6 janvier, détaillant la politique existante sur les uniformes.
Un porte-parole du département n’a pas répondu à une demande d’actualitescanada pour une copie du rappel. ;