L’inflation pourrait faire courir le risque de souffrir de la faim à un plus grand nombre de personnes : les experts
Les experts et les défenseurs des droits de l’homme prévoient que davantage de Canadiens risquent de souffrir de la faim, car l’inflation continue de dépasser les budgets d’épicerie de nombreux consommateurs.
Valerie Tarasuk, professeur de sciences de la nutrition à l’Université de Toronto, affirme que la montée en flèche des taux d’inflation est susceptible d’accroître la prévalence et la gravité de l’insécurité alimentaire au Canada.
Selon Statistique Canada, les consommateurs ont payé 9,7 % de plus pour les aliments dans les magasins en avril par rapport à l’année précédente, soit la plus forte augmentation depuis septembre 1981.
L’Enquête sur les revenus des Canadiens de 2020 a révélé que 11,2 % des Canadiens vivaient dans des ménages ayant connu une insécurité alimentaire modérée ou grave, et M. Tarasuk affirme que seule une fraction de cette population a recours aux organismes de bienfaisance alimentaire.
Mais quelques banques alimentaires disent que la flambée des prix des aliments a accéléré la demande de leurs services pendant la crise du COVID-19.
Le PDG de la banque alimentaire Daily Bread déclare que l’organisme a vu 160 000 visites de clients en mars, contre 60 000 visites en 2019. Neil Hetherington prévoit que ce nombre passera à 225 000 visites par mois à la même époque l’année prochaine.
Au cours des trois premiers mois de 2022, la banque alimentaire de Calgary a enregistré une augmentation de 29 % de la demande de ses paniers de nourriture par rapport à l’année précédente, a déclaré la coordinatrice des communications, Betty Jo Kaiser.
Le mois dernier, l’organisation a distribué de la nourriture à près de 9 500 personnes, dont 75 % étaient des nouveaux clients, a déclaré Mme Kaiser.
Ce rapport de la Presse Canadienne a été publié pour la première fois le 19 mai 2022.