L’inflation a légèrement diminué en novembre : StatsCan
Le taux d’inflation annuel du Canada a légèrement baissé à 6,8 % en novembre, mais cela ne soulage guère les Canadiens qui doivent faire face à la hausse rapide des prix de l’épicerie et du logement.
Dans son dernier rapport sur l’indice des prix à la consommation publié mercredi, Statistique Canada indique que le ralentissement de la croissance des prix de l’essence et des meubles le mois dernier a été contrebalancé par la hausse rapide des coûts de logement et la persistance des prix élevés de l’épicerie.
Les prix des produits d’épicerie ont augmenté à un taux annuel plus élevé en novembre. L’agence fédérale a indiqué que les prix ont augmenté de 11,4 pour cent annuellement, comparativement à 11 pour cent en octobre.
« Des progrès ont été réalisés pour ralentir l’inflation, mais pas autant que ce que l’on aurait voulu voir « , a déclaré Royce Mendes, responsable de la stratégie macroéconomique chez Desjardins Capital Markets.
Bien que les économistes aient été encouragés par l’évolution de la situation au cours des derniers mois, les Canadiens font face à des pressions pour les produits essentiels comme la nourriture et le logement. Ces pressions sont particulièrement douloureuses pour les Canadiens à faible revenu, a déclaré Royce.
La hausse des frais de logement est attribuée à l’augmentation des frais d’intérêt hypothécaire et à la hausse des loyers. Les coûts d’intérêt hypothécaire ont augmenté de 14,5 % en novembre sur une base annuelle, tandis que les loyers ont augmenté de 5,9 %.
Selon Statistique Canada, une pression à la hausse s’exerce sur le prix des loyers, car de plus en plus de Canadiens ne peuvent accéder à la propriété en raison des taux d’intérêt élevés.
En excluant les aliments et l’énergie, les prix ont augmenté de 5,4 pour cent sur une base annuelle.
Dans une note au client, Douglas Porter, économiste en chef de BMO, a déclaré que la hausse de l’inflation de base est un signe clair de pressions inflationnistes sous-jacentes persistantes.
« La réduction de la température de l’inflation s’avère être un processus extrêmement lent, et nous pensons que cela pourrait être un thème pour 2023 », a déclaré M. Porter.
Le rapport de novembre sur l’indice des prix à la consommation est à comparer avec un taux d’inflation annuel de 6,9 % en octobre et septembre. L’inflation a atteint un sommet en juillet à 8,1 pour cent et a ralenti depuis.
La Banque du Canada a augmenté rapidement les taux d’intérêt cette année pour refroidir l’inflation élevée depuis des décennies et ralentir les dépenses dans l’économie.
Les économistes s’attendent à ce que les Canadiens, confrontés à des frais de logement plus élevés en raison des taux d’intérêt élevés, réduisent leurs autres dépenses. Ce processus devrait ralentir l’inflation.
M. Royce a déclaré que les Canadiens n’ont vu que la « pointe de l’iceberg » en ce qui concerne l’effet des hausses de taux sur l’économie et l’inflation.
« La décélération de l’inflation est vraiment le résultat des perturbations de la chaîne d’approvisionnement, de la détente et de la baisse des prix de l’énergie, et non des hausses de taux d’intérêt de la Banque du Canada », a-t-il dit.
Les économistes disent qu’il faut entre 12 et 18 mois pour que les hausses de taux fassent pleinement sentir leurs effets sur l’économie.
Au début du mois, la banque centrale a relevé son taux directeur pour la septième fois consécutive cette année, le portant à 4,25 %.
Elle a également indiqué qu’elle était disposée à faire une pause dans ses hausses de taux, en fonction de l’évolution de l’économie.
Cependant, M. Porter doute que la Banque du Canada soit prête à mettre fin à son cycle agressif de hausse des taux et s’attend à ce qu’elle augmente de nouveau les taux en janvier.
« Ce rapport ferme ne fait rien pour mettre en doute cet appel », a-t-il écrit.
Ce rapport de La Presse Canadienne a été publié pour la première fois le 21 décembre 2022.
Voici une liste des taux d’inflation de novembre pour les provinces canadiennes.
— Terre-Neuve-et-Labrador : 6,7 pour cent (6,5)
— Île-du-Prince-Édouard : 9,7 pour cent (8,7)
— Nouvelle-Écosse : 8,6 pour cent (7,7)
— Nouveau-Brunswick : 7,8 pour cent (6,9)
— Québec : 6,8 pour cent (6,4)
— Ontario : 6,4 pour cent (6,5)
— Manitoba : 8,5 pour cent (8,4)
— Saskatchewan : 6,9 pour cent (8,0)
— Alberta : 6,6 pour cent (6,8)
— Colombie-Britannique : 7,2 pour cent (7,8)
Ce rapport de La Presse Canadienne a été publié pour la première fois le 21 décembre 2022.