L’économie ukrainienne, déchirée par la guerre, va chuter de 35 % en 2022 : Banque mondiale
Dévastée par l’invasion de la Russie il y a huit mois, l’économie ukrainienne va plonger de 35 % cette année, prévoit mardi la Banque mondiale.
La guerre a détruit des usines et des terres agricoles et déplacé des millions d’Ukrainiens. La Banque mondiale, une agence de lutte contre la pauvreté regroupant 189 pays, estime que la reconstruction du pays coûtera au moins 349 milliards de dollars, soit 1,5 fois la taille de l’économie ukrainienne d’avant-guerre.
« L’Ukraine continue d’avoir besoin d’un énorme soutien financier alors que la guerre fait inutilement rage, ainsi que pour les projets de redressement et de reconstruction », a déclaré Anna Bjerde, vice-présidente de la Banque mondiale pour l’Europe et l’Asie centrale.
Néanmoins, l’évaluation de la banque concernant l’économie ukrainienne marque une amélioration par rapport à la chute libre de 45,1 % prévue en juin. Elle s’attend à ce que l’économie ukrainienne renoue avec la croissance en 2023, avec une progression de 3,3 pour cent, bien que les perspectives soient très incertaines et dépendent de l’évolution de la guerre.
Pendant ce temps, l’économie russe, frappée par les sanctions occidentales, devrait se contracter ces deux années – de 4,5 % en 2022 et de 3,6 % l’année prochaine. En juin, cependant, la banque avait prédit que l’économie russe ferait encore pire cette année, avec une contraction de 8,9 %. L’économie russe, productrice d’énergie, s’est montrée étonnamment résistante, aidée par une flambée des prix du pétrole et du gaz naturel.
La banque basée à Washington s’attend à ce que les économies émergentes d’Europe et d’Asie centrale se contractent collectivement de 0,2 pour cent cette année et que leur croissance ne soit que de 0,3 pour cent en 2023.
L’évaluation économique de la banque pour 23 pays d’Europe du Sud et de l’Est et d’Asie centrale constitue une amélioration par rapport à la contraction de 2,9 % qu’elle prévoyait pour 2022 en juin dernier. Cette amélioration reflète, en partie, l’extension des programmes de relance gouvernementaux destinés à l’origine à combattre les conséquences économiques de la pandémie de coronavirus.
Mais les perspectives pour 2023 se sont assombries par rapport aux prévisions antérieures de la banque, qui tablait sur une croissance régionale de 1,5 %.