Le président libanais approuve l’accord historique sur la frontière maritime avec Israël
Le président libanais Michel Aoun a déclaré jeudi que son pays, à court d’argent, avait approuvé un accord sur la frontière maritime avec Israël, négocié par les États-Unis.
Le Liban et Israël revendiquent tous deux environ 860 kilomètres carrés (330 miles carrés) de la mer Méditerranée, où se trouvent des champs de gaz offshore.
L’accord de démarcation de la frontière maritime intervient après des mois de pourparlers sous la médiation d’un haut fonctionnaire américain, Amos Hochstein, et marquerait une avancée majeure dans les relations entre les deux pays, qui sont officiellement en guerre depuis la création d’Israël en 1948.
« Cet accord indirect répond aux demandes libanaises et maintient tous nos droits », a déclaré Aoun dans un discours télévisé.
Aoun a fait cette annonce quelques heures après avoir rencontré le premier ministre intérimaire Najib Mikati et le président du parlement Nabih Berri, qui avaient reçu des copies de la dernière version de l’accord de Hochstein plus tôt cette semaine.
Le président américain Joe Biden a déclaré mardi que les deux pays ont accepté de mettre fin « officiellement » à leur différend frontalier maritime, et que leurs dirigeants lui ont dit qu’ils étaient prêts à passer aux étapes suivantes.
Le Cabinet israélien a voté mercredi en faveur de l’accord conclu sous l’égide des États-Unis par une « large majorité » de ses ministres. L’accord sera transmis à la Knesset, ou parlement, pour une période d’examen de deux semaines avant un vote final du Cabinet.
Le Liban espère que la démarcation des frontières maritimes ouvrira la voie à l’exploration du gaz pour l’aider à sortir de sa crise économique dévastatrice.
« J’espère que la fin de ces négociations est le début prometteur pour placer la pierre angulaire de la croissance économique dont le Liban a besoin grâce à l’extraction du pétrole et du gaz », a déclaré Aoun. « Ce qui ajouterait la stabilité, la sécurité et le développement dont notre nation le Liban a besoin ».
Israël, quant à lui, espère également exploiter les réserves de gaz et espère que l’accord réduira le risque de guerre avec le groupe militant libanais Hezbollah, soutenu par l’Iran.
L’accord stipule que les eaux contestées seraient divisées le long d’une ligne chevauchant le champ de gaz naturel de « Qana ». La production de gaz serait basée sur le côté libanais, mais Israël serait compensé pour le gaz extrait de son côté de la ligne.
Le Liban a travaillé avec le géant français de l’énergie Total pour préparer l’exploration du champ.