Le président français Macron propose un compromis après la perte du parlement
Le président français Emmanuel Macron a proposé mercredi de « légiférer d’une manière différente » en se basant sur des compromis entre diverses forces politiques, trois jours après avoir subi un coup politique majeur lorsque son parti a perdu sa majorité parlementaire.
M. Macron s’est exprimé lors d’une allocution télévisée nationale après deux jours de réunions consécutives avec les dirigeants des partis rivaux, dans le but de montrer qu’il est ouvert au dialogue. Mais ces rivaux semblaient déterminés à rester dans l’opposition à Macron et peu enclins à coopérer avec lui. Macron a été réélu à la présidence en avril.
« Nous devons collectivement apprendre à gouverner et à légiférer d’une manière différente », a déclaré Macron dans son discours télévisé, offrant de « construire de nouveaux compromis avec les mouvements politiques composant la nouvelle assemblée. »
« Cela ne doit pas signifier l’immobilisme (politique). Cela doit signifier des accords », a-t-il ajouté. [Il s’agissait de ses premiers commentaires publics après que son alliance centriste Ensemble ! a remporté le plus grand nombre de sièges – 245 – mais il lui manque encore 44 législateurs pour obtenir la majorité dans la chambre la plus puissante du Parlement français. Son gouvernement conserve la capacité de gouverner, mais seulement en négociant avec les législateurs.
La principale force d’opposition est la coalition de gauche Nupes, créée par l’incendiaire de la gauche dure Jean-Luc Mélenchon, avec 131 sièges. [Marine Le Pen, leader de l’extrême droite, a fait une entrée remarquée mercredi à l’Assemblée nationale avec des dizaines de députés de son parti, le Rassemblement national, qui a obtenu un score historique de 89 sièges.
Une telle situation politique est très inhabituelle en France.
Macron a déclaré que la composition de l’Assemblée nationale fait écho aux « fractures, aux divisions profondes de notre pays. »
« Je crois qu’il est possible (…) de trouver une majorité plus large et plus claire pour agir », a-t-il déclaré.
Il a ensuite énuméré une série de mesures incluses dans son propre programme politique, laissant entendre qu’il n’a pas l’intention de changer radicalement de politique. Ses promesses de campagne comprennent des mesures visant à stimuler le pouvoir d’achat, des réductions d’impôts et le relèvement de l’âge minimum de la retraite de 62 à 65 ans.
Macron a exhorté les partis politiques à dire dans les deux prochains jours s’ils sont prêts à former une coalition gouvernementale ou s’ils s’engagent à voter certains projets de loi au cas par cas. [Les dirigeants des principaux partis, dont la coalition de gauche, les conservateurs et l’extrême droite, ont déjà laissé entendre qu’une coalition gouvernementale n’était pas envisageable.
Macron a exclu l’idée d’une « union nationale » qui inclurait toutes les forces politiques dans le gouvernement comme « non justifiée à ce jour. »
Le président conserve le contrôle de la politique étrangère. Macron se rend jeudi à une série de sommets mondiaux qui devraient se concentrer sur la guerre en Ukraine.