Le ministre libanais des finances interrogé dans le cadre d’une enquête
Une équipe judiciaire européenne a interrogé vendredi le ministre des Finances intérimaire du Liban dans le cadre d’une enquête liée à la corruption du gouverneur de la Banque centrale du pays, ont indiqué des responsables.
L’interrogatoire fait partie d’une enquête menée par une délégation de France, d’Allemagne et du Luxembourg, qui en est à sa troisième visite au Liban pour interroger les suspects et les témoins dans cette affaire. Le gouverneur de la banque centrale, Riad Salameh, fait l’objet d’une enquête à l’étranger sur plusieurs délits financiers et sur le blanchiment de quelque 330 millions de dollars américains. [Au cours de la session de vendredi, le ministre des Finances intérimaire Youssef El Khalil a été interrogé sur son travail en tant que proche collaborateur de Salameh lorsqu’il travaillait à la Banque centrale, avant qu’il ne devienne ministre, ont déclaré des responsables. Ils ont parlé sous le couvert de l’anonymat en raison de l’enquête en cours.
El Khalil a travaillé à la Banque centrale de 1982 jusqu’à ce qu’il devienne ministre des Finances il y a près de deux ans et a été en dernier lieu le directeur exécutif de son département des opérations financières. [Jeudi, la délégation européenne a interrogé le frère de Salameh, Raja Salameh. Après avoir interrogé El Khalil, la délégation devait quitter le Liban. Il n’a pas été précisé si elle reviendrait pour d’autres interrogatoires à une date ultérieure. [En mars 2022, les trois gouvernements européens ont gelé plus de 130 millions de dollars d’actifs liés à l’enquête. En mars de cette année, la délégation s’est rendue à Beyrouth et a interrogé le gouverneur sur les actifs et les investissements de la Banque centrale à l’étranger, sur un appartement parisien appartenant à Road Salameh et sur Forry Associates Ltd, une société de courtage appartenant à son frère.
La France a déjà interrogé le président de la Banque AM du Liban, Marwan Kheireddine, sur plusieurs chefs d’accusation, dont le blanchiment d’argent. Des rapports au Liban indiquent que le gouverneur et ses associés ont utilisé des banques commerciales pour détourner de l’argent public.
Le gouverneur, âgé de 72 ans, a nié à plusieurs reprises toutes les allégations portées contre lui, insistant sur le fait que sa richesse provient de son ancien emploi de banquier d’affaires chez Merrill Lynch, de propriétés héritées et d’investissements. Le gouverneur fait également l’objet d’une enquête distincte de la part des autorités libanaises.