Le Canada accueille une réunion sur l’Iran avec les femmes ministres des affaires étrangères du monde entier
De nombreuses femmes ministres des Affaires étrangères du monde entier discuteront de la répression « brutale » des manifestants en Iran lors d’une réunion virtuelle organisée par le Canada cette semaine, a déclaré mercredi la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, dans un communiqué.
Mme Joly et 14 autres personnes se réuniront virtuellement jeudi à 8 h (heure de l’Est) pour discuter des troubles provoqués par la mort, le mois dernier, de l’Iranienne Mahsa Amini, alors qu’elle était détenue par la police des mœurs de Téhéran. L’incident a été le point de mire de l’un des défis les plus audacieux lancés à la République islamique depuis la révolution de 1979.
« Mes homologues et moi-même nous rassemblerons pour envoyer un message clair : le régime iranien doit mettre fin à toutes les formes de violence et de persécution à l’encontre du peuple iranien, y compris ses agressions brutales contre les femmes en particulier », a déclaré Mme Joly.
« Le Canada continuera de soutenir les courageux Iraniens qui luttent pour leurs droits fondamentaux et défendent leurs mères, leurs sœurs, leurs épouses et leurs filles. Les droits des femmes sont des droits humains », a-t-elle ajouté.
Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, du Chili, de la Nouvelle-Zélande et de la Norvège sont parmi les 14 qui se joindront au Canada, a indiqué une source gouvernementale. La France se joindra à l’appel, mais la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna ne pourra pas le faire, a dit la source.
Au cours de la réunion, les responsables entendront des femmes d’origine iranienne et discuteront de la situation des droits des femmes et des droits de l’homme en Iran, a indiqué le bureau de Mme Joly, ajoutant que cela leur donnerait l’occasion de coordonner leurs efforts et de discuter « des moyens d’accroître leur soutien collectif au peuple iranien. »
Le Canada s’est joint à d’autres pays, dont les États-Unis, pour imposer des sanctions à l’Iran.
Bien que les troubles actuels ne semblent pas près de renverser le gouvernement iranien, la situation a suscité des inquiétudes au niveau international alors que les pourparlers sur les capacités nucléaires de l’Iran semblent dans l’impasse et que Téhéran a décidé de soutenir l’invasion de la Russie en Ukraine au mépris de l’Occident.
L’Iran a accusé les pays qui ont exprimé leur soutien aux protestations de s’ingérer dans ses affaires intérieures.
L’attention portée aux femmes iraniennes s’est poursuivie mercredi, avec le retour en Iran de l’alpiniste Elnaz Rekabi, qui avait suscité la controverse en participant à un événement international sans se couvrir la tête.
Amini, qui était originaire de la région du Kurdistan iranien, est décédée le 16 septembre après avoir été arrêtée trois jours plus tôt par la police des mœurs à Téhéran pour sa « tenue inappropriée ».
Les dirigeants religieux iraniens ont essayé de présenter les troubles comme faisant partie d’un soulèvement de la minorité kurde menaçant l’unité de la nation, plutôt que comme une protestation contre le pouvoir clérical.
Les autres pays qui devraient participer à la réunion sont l’Albanie, Andorre, la République centrafricaine, le Chili, l’Islande, le Kosovo, la Libye, le Liechtenstein, la Mongolie et le Panama.
(Reportage de Steve Scherer ; Rédaction de Susan Heavey ; Montage d’Alex Richardson et Bill Berkrot)