L’accord sur le télétravail des fonctionnaires pourrait avoir un impact sur le secteur privé, selon un expert
Selon un expert, les mesures de protection contre le télétravail prévues dans l’accord conclu entre le principal syndicat du secteur public canadien et le gouvernement fédéral pourraient avoir des répercussions sur le secteur privé.
L’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) indique que l’accord de fin de grève, conclu le 30 avril, comprend des augmentations salariales de 12,6 % composées sur quatre ans, ainsi qu’un paiement forfaitaire unique de 2 500 $ ouvrant droit à pension.
Le gouvernement fédéral a également accepté de revoir au cas par cas les politiques relatives au travail à distance pour les travailleurs de la fonction publique. Au lieu d’appliquer une politique unique aux travailleurs fédéraux, il n’incomberait plus à la direction de décider si un employé fédéral peut travailler à distance. En vertu de cet accord, les 120 000 travailleurs du syndicat pourront dire ce qui leur convient le mieux, sans avoir à déposer un grief.
Selon un communiqué de presse, l’AFPC a » négocié un libellé dans une lettre d’entente qui exige que les gestionnaires évaluent les demandes de travail à distance individuellement, et non par groupe, et fournissent des réponses écrites qui permettront aux membres et à l’AFPC de tenir l’employeur responsable de la prise de décisions équitables et justes en matière de travail à distance « .
Mais le cadre précis des arrangements individuels pour le travail à distance reste flou.
Matthias Spitzmuller, professeur associé en comportement organisationnel à la Smith School of Business, estime que la politique en matière de travail à distance doit faire l’objet de beaucoup plus d’attention.
« Il doit y avoir des directives plus spécifiques qui dictent également ce qui constitue un arrangement de travail pour lequel le travail à distance serait en effet souhaitable et viable », a déclaré Spitzmuller à l’émission Your Morning de CTV mercredi. « Jusqu’à présent, c’est à la discrétion du directeur, au cas par cas.
Les amendements à la politique autoriseraient le travail à distance sur la base d’une lettre d’intention décrivant les avantages ou les besoins individuels de certains employés.
Le président national de l’AFPC, Chris Aylward, estime que l’accord de principe est un grand pas en avant.
« Au cours d’une période où l’inflation a atteint des sommets et où les profits des entreprises ont grimpé en flèche, on a dit aux travailleurs et travailleuses d’accepter moins – mais nos membres se sont rassemblés et ont lutté pour obtenir mieux « , a déclaré le président national de l’AFPC, Chris Aylward, dans un communiqué de presse. « Cet accord apporte à nos membres des gains importants qui serviront de référence à tous les travailleurs et travailleuses du Canada.
Spitzmuller souligne que c’est la première fois que le travail à distance devient un point de discussion dans les négociations syndicales des fonctionnaires, ce qui suggère que les perceptions du travail sont en train de changer.
« Cela reflète également un consensus général sur le fait qu’en sortant de la pandémie, nous ne reviendrons pas simplement à la façon dont le travail était auparavant », a-t-il déclaré.
« Il s’agit d’un changement durable dans la manière dont le travail sera perçu et mis en œuvre, non seulement dans le secteur public, mais aussi, je crois, plus largement au Canada.
Pour l’avenir, M. Spitzmuller estime que les travailleurs du secteur privé ont besoin de plus de temps et d’argent