La plupart des magasins d’alcool du Québec enlèvent les réfrigérateurs
La Société des alcools du Québec (SAQ) réduit considérablement son offre de boissons fraîches.
La société d’État a annoncé son intention de retirer la majorité des réfrigérateurs des magasins de la province afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Au cours des 15 prochaines années, les 2 700 réfrigérateurs de son parc ne seront plus que 918.
Par conséquent, la SAQ affirme que son empreinte environnementale passera de 12,6 tonnes de dioxyde de carbone aujourd’hui à quatre tonnes en 2037, soit une réduction de 83 tonnes sur 15 ans.
Équiterre, un organisme environnemental à but non lucratif du Québec, applaudit cette initiative.
« Il est toujours bon de voir que des organismes publics montrent l’exemple et ont une vision ambitieuse de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, et qu’ils la mettent en œuvre », a déclaré Colleen Thorpe, directrice exécutive d’Équiterre.
Mme Thorpe affirme que les réfrigérateurs commerciaux ont un potentiel de réchauffement de l’effet de serre « énorme » parce qu’ils sont fréquemment ouverts.
La nouvelle mesure fait suite à un projet pilote de deux ans dans trois succursales de la SAQ : Atwater, Maisonneuve et Saint-Sauveur.
Les résultats suggèrent que les clients sont d’accord avec le changement, mais qu’ils veulent toujours avoir accès à des boissons froides, a déclaré la SAQ.
Pour satisfaire les clients, elle laissera un réfrigérateur dans toutes les SAQ et trois dans ses magasins « Sélection ». Les succursales Express ne seront pas touchées.
POURQUOI MAINTENANT ?
La porte-parole de la SAQ, Geneviève Cormier, affirme que cette démarche s’inscrit dans le cadre d’un plan environnemental plus vaste.
« En tant que société d’État, les Québécois s’attendent à ce que nous jouions un rôle important dans la société. C’est ce que nous faisons », a-t-elle déclaré. « Nous voulons répondre à l’appel collectif lorsque c’est nécessaire.
Le déménagement se traduira également par des économies supplémentaires.
« Il est certain qu’au bout du compte, il y aura une réduction des coûts à la SAQ, c’est certain. Mais ce n’est pas l’objectif principal de cette initiative », a déclaré M. Cormier.
Sanjith Gopalakrishnan, professeur adjoint en gestion des opérations à l’Université McGill, affirme qu’il s’agit d’un bon premier pas, mais qu’il y a des » éléments plus importants » à considérer.
« Il est clair que cela va permettre à la SAQ de réaliser des économies, et il pourrait y avoir des avantages environnementaux également. Mais il y a d’autres initiatives comme, par exemple, le transport, où il est beaucoup plus difficile de savoir si l’on peut aligner l’économie et l’environnement », a-t-il dit.
« Il reste à voir s’ils iront de l’avant et s’ils cibleront ces émissions plus difficiles à réduire.
ÉLIMINATION DES RÉFRIGÉRATEURS
Environ 90 % des émissions de réfrigérants sont libérées à la fin de la vie de l’équipement, ce qui signifie qu’une élimination correcte est essentielle, selon Project Drawdown, une organisation à but non lucratif qui analyse les solutions climatiques.
« Il est certain que nous sommes très soucieux de nous en débarrasser d’une manière éco-responsable », a déclaré M. Cormier.
Elle a précisé que les réfrigérateurs en bon état iront aux banques alimentaires et à d’autres organismes qui en ont besoin.