La BdC maintiendra son mandat en matière d’inflation et tiendra compte du marché de l’emploi dans ses décisions sur les taux d’intérêt
La banque centrale du Canada a été invitée à maintenir le rythme annuel de la hausse des prix à son objectif historique, mais aussi à contribuer au renforcement du marché du travail.
Depuis 1991, la Banque du Canada vise un taux d’inflation annuel compris entre un et trois pour cent, se situant souvent à deux pour cent.
Cette fourchette reste au centre de l’accord renouvelé sur les cibles d’inflation avec le gouvernement fédéral.
Toutefois, le nouvel accord quinquennal indique que la banque doit tenir compte de la proximité des niveaux d’emploi par rapport au point le plus élevé qu’elle peut atteindre avant d’alimenter les problèmes d’inflation.
La banque peut décider de permettre à l’inflation de se situer plus près de l’une ou l’autre extrémité de la fourchette cible de la banque pour de courtes périodes, afin de déterminer quand le marché du travail atteint son plein potentiel.
Cela pourrait également signifier que la banque centrale maintient son taux d’intérêt directeur au niveau le plus bas possible pendant de longues périodes afin d’aider l’économie à se remettre d’un ralentissement.
« Cet accord apporte continuité et clarté, et il renforce notre cadre de gestion des réalités du monde dans lequel nous vivons », a déclaré le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, dans un communiqué.
« C’est le cadre dont nous avons besoin maintenant, alors que nous faisons face à une inflation élevée et aux défis de la réouverture de l’économie. Et c’est ce dont nous avons besoin pour l’avenir, au-delà de la pandémie. »
Le taux directeur de la Banque du Canada depuis le début de la pandémie a été fixé à 0,25 %, abaissé pour stimuler les dépenses pendant le ralentissement induit par le COVID-19 et la reprise subséquente.
En l’état actuel des choses, la banque ne prévoit pas de hausse de taux avant avril 2022 au plus tôt.
Dans le cadre de l’accord dévoilé lundi, la banque centrale indique que le taux peut atteindre plus souvent ce niveau plancher, et y rester plus longtemps si la banque estime que cela aidera à ramener l’inflation vers l’objectif.
Les documents publiés par la banque indiquent qu’un environnement de taux bas pour plus longtemps augmente la probabilité que l’inflation dépasse l’objectif de deux pour cent lorsque l’économie se redresse.
Les hausses de taux n’interviendraient qu’après l’apparition de pressions inflationnistes, mais pas avant que l’inflation n’atteigne deux pour cent.
De plus, les hausses de taux pourraient être plus progressives que par le passé, car la banque cherche à savoir si elle a correctement estimé le plein potentiel du marché du travail, ce qui signifie que l’inflation pourrait à nouveau dépasser l’objectif de la banque.
Macklem et d’autres hauts responsables de la banque centrale ont répété à plusieurs reprises que le marché du travail devait guérir des blessures causées par le COVID-19 avant que la banque ne réduise ses mesures de stimulation économique, même si les taux d’inflation annuels ont récemment augmenté.
La banque centrale affirme qu’il n’est pas possible de déterminer le moment où le pays a atteint le « maximum d’emploi durable » en un seul chiffre, ni de le définir facilement dans un marché du travail affecté par le vieillissement de la population active et la numérisation croissante.
La banque prévoit d’indiquer les marqueurs du marché du travail qu’elle surveille et de les détailler dans le cadre de ses annonces régulières de taux.
Ce rapport de La Presse Canadienne a été publié pour la première fois le 13 décembre 2021.