Inflation au Canada : la hausse des taux d’intérêt inquiète la dette et l’épargne des Canadiens
Plus de la moitié des Canadiens disent qu’ils sont à 200 $ ou moins de ne pas pouvoir payer toutes leurs factures à la fin du mois, selon un rapport de la société d’insolvabilité MNP Ltd., alors que les taux d’intérêt plus élevés et la hausse du coût de la vie ont budgets tendus.
À 52 %, c’est une hausse de six points de pourcentage par rapport à la proportion de Canadiens qui ont dit la même chose en avril.
Le fardeau croissant des factures des ménages et des prix des aliments a intensifié l’anxiété financière des Canadiens et est encore aggravé par l’augmentation des coûts du service de la dette, en particulier pour ceux qui sont profondément endettés, a déclaré lundi le président du MNP, Grant Bazian, dans un communiqué de presse.
L’indice d’endettement des consommateurs de MNP est tombé à 83 points lors de sa dernière lecture, contre 89 points en avril, les Canadiens ayant exprimé une attitude plus négative envers leurs finances personnelles et leurs dettes.
Le rapport note que 35 % des répondants disent qu’ils ne gagnent déjà pas assez pour couvrir leurs factures et leurs dettes, contre 30 % en avril et un record pour l’enquête. Il a également déclaré qu’un nombre record de 48% des personnes interrogées s’inquiètent de leur niveau d’endettement actuel.
La dette des ménages a été identifiée comme un risque clé pour l’économie par la Banque du Canada, qui doit rendre sa prochaine décision sur les taux d’intérêt mercredi.
Soixante-neuf pour cent des personnes interrogées par MNP ont déclaré ressentir les effets des taux d’intérêt, et 66 pour cent ont déclaré s’inquiéter de leur capacité à rembourser leurs dettes à mesure que les taux augmentent, avec environ trois répondants sur cinq s’attendant à être en difficulté financière si les taux augmentent beaucoup plus.
« Même si les ménages limitent les dépenses discrétionnaires et dépensent plus prudemment, de nombreux ménages ont atteint un point où il n’y a plus rien à réduire. Ils sont déjà passés aux options les moins chères à l’épicerie et ont réduit leurs frais de divertissement, et ils continuent se retrouvent aux prises avec des obligations financières essentielles comme leur hypothèque ou leur loyer et à mettre de la nourriture sur la table », a déclaré Bazian.
« Cette situation oblige les individus à prendre des décisions difficiles concernant les projets de loi qu’ils peuvent prioriser et ceux qu’ils peuvent devoir reporter ou renoncer complètement. »
Un rapport distinct publié lundi par TransUnion a révélé que 15 % des Canadiens ont réduit leur épargne-retraite, tandis que plus d’un tiers ont déclaré qu’ils se préparent à une éventuelle récession en accumulant des économies (et plus d’un tiers pensent que le Canada est déjà dans une situation récession).
L’enquête de l’agence d’évaluation du crédit a révélé que plus de la moitié des Canadiens réduisent leurs dépenses discrétionnaires, bon nombre d’entre eux annulant des services numériques, des abonnements ou des adhésions.
« Les inquiétudes concernant l’inflation, la hausse des taux d’intérêt, l’abordabilité du logement et la menace perçue d’une récession potentielle affectent la façon dont les Canadiens gèrent les finances de leur ménage », a déclaré Matt Fabian, directeur de la recherche et de la consultation sur les services financiers de TransUnion Canada, dans le communiqué de presse lundi.
Ce rapport de La Presse canadienne a été publié pour la première fois le 10 juillet 2023.