Hausse des taux de la Banque du Canada
La Banque du Canada a encore augmenté son taux d’intérêt directeur, ce qui a rendu le coût d’emprunt plus élevé.
La hausse de 25 points de base porte le taux du financement à un jour de la Banque à 5 %, son plus haut niveau depuis 2001.
Dans son Rapport sur la politique monétaire, la Banque du Canada affirme que la hausse des taux était nécessaire pour aider à ralentir la croissance économique et à réduire l’inflation fondamentale. Les taux d’inflation de base sur trois mois ont été supérieurs aux attentes de la Banque, oscillant entre 3,5 % et 4 % depuis septembre 2022.
« L’entêtement de l’inflation fondamentale au Canada suggère que l’inflation est peut-être plus persistante qu’on ne le pensait initialement », indique le Rapport sur la police monétaire de la Banque.
Depuis que la Banque du Canada a commencé à relever les taux en mars 2022, l’inflation est passée d’un sommet de 8,1 % l’été dernier à 3,4 % en mai. Il s’agit de la 10e hausse des taux d’intérêt depuis mars 2022.
Bien que la Banque reconnaisse que l’inflation a diminué en raison de la chute des prix de l’énergie, de l’assouplissement des contraintes d’approvisionnement et des hausses des taux d’intérêt, elle prévoit que l’inflation restera élevée à environ 3 % au cours de la prochaine année. La Banque affirme que la croissance économique ne ralentit pas aussi rapidement que prévu, citant une demande plus dynamique et des dépenses de consommation plus fortes que prévu au premier trimestre de 2023.
Le mandat de la banque centrale est de maintenir l’inflation autour de 2 % et ses prévisionnistes prévoient actuellement que l’inflation reviendra à ce niveau de 2 % au milieu de 2025, deux trimestres plus tard que prévu.
Les prévisionnistes de la Banque affirment que le changement de ses perspectives d’inflation est dû à une demande excédentaire, à des prix de l’immobilier plus élevés que prévu et à des prix plus élevés que prévu pour les biens échangeables.
« La prochaine étape de la baisse de l’inflation vers l’objectif devrait prendre plus de temps et est plus incertaine. Cela est en partie dû à l’inflation élevée des services, qui peut s’ajuster lentement, et à l’incertitude quant à l’inflation attendue », indique le rapport.
Mais comme l’inflation est supérieure à sa cible de 2 % depuis quelques années déjà et qu’elle ne devrait pas revenir à la cible avant 2025, la Banque prévient également qu’« il est possible que les attentes d’inflation restent plus élevées plus longtemps » et que « les progrès vers l’objectif de 2 % pourraient s’enliser, compromettant le retour à la stabilité des prix.
En raison de la hausse des taux d’intérêt, la Banque s’attend à ce que la croissance du PIB réel du Canada ralentisse à 1,5 % au deuxième trimestre de 2023 et oscille autour de 1 % au cours de la seconde moitié de 2023 et du premier semestre de 2024. La Banque s’attend à ce que la croissance économique reprendra en 2025 avec une croissance du PIB qui devrait atteindre 2,4 %.
Le rapport sur la politique monétaire d’aujourd’hui ne fait aucune mention d’une pause des taux d’intérêt laissant la porte ouverte à une autre hausse.
La prochaine décision de la Banque du Canada sur les taux sera prise le 6 septembre.