Fusillade de Moncton : Justin Bourque fait appel de sa lourde peine
Un homme du Nouveau-Brunswick qui a tiré mortellement sur trois gendarmes en 2014 a demandé au plus haut tribunal de la province de réduire à 25 ans sa période d’inadmissibilité à la libération conditionnelle de 75 ans, un précédent.
L’avis d’appel de Justin Bourque cite la décision de la Cour suprême du Canada, en mai, d’invalider une loi de 2011 qui permettait aux juges de prolonger les périodes d’inadmissibilité à la libération conditionnelle au-delà de 25 ans pour les meurtriers multiples.
Dans sa décision de l’année dernière, la Cour suprême a déclaré que la loi violait la Charte des droits et libertés parce qu’elle constituait une punition cruelle et inhabituelle pour les délinquants qui n’avaient aucune possibilité réaliste d’obtenir une libération conditionnelle avant leur mort.
La décision unanime a été prise en réponse à un appel déposé par Alexandre Bissonnette, qui a été condamné à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle pendant 40 ans après avoir abattu mortellement six personnes dans une mosquée de Québec en 2017.
Dans le cas de Bourque, il a été condamné à trois périodes consécutives d’inadmissibilité de 25 ans, ce qui constituait à l’époque la peine la plus sévère imposée par un tribunal canadien depuis 1962, date des dernières exécutions sanctionnées par l’État.
Avec la réduction prévue de cette peine, Bourque — qui avait 24 ans au moment des meurtres — devrait pouvoir demander une libération conditionnelle à 49 ans au lieu de 99.
L’avocat de Bourque, David Lutz, a confirmé aujourd’hui que la Cour d’appel du Nouveau-Brunswick examinera la question le 15 février, mais qu’il n’y aura pas d’audience à ce moment-là.
Ce reportage de La Presse Canadienne a été publié pour la première fois le 5 janvier 2023.