Alors que certains avantages liés à la pandémie expirent, le gouvernement fédéral va dépenser 7,4 milliards de dollars pour de nouveaux programmes.
OTTAWA — Le gouvernement fédéral a annoncé une série de changements aux programmes populaires de soutien au revenu et aux entreprises mis en place pendant la pandémie et qui expirent samedi.
La vice-première ministre et ministre des Finances, Chrystia Freeland, a rappelé jeudi aux Canadiens que ces mesures ont toujours été conçues pour être « temporaires ».
« Nous passons du soutien très large qui était approprié au plus fort de notre verrouillage à des mesures plus ciblées qui fourniront de l’aide là où elle est nécessaire tout en gérant prudemment les finances publiques », a-t-elle déclaré.
Le coût de ces changements s’élève à 7,4 milliards de dollars.
La Prestation canadienne de rétablissement (PCR) sera remplacée par la Prestation canadienne de lock-out pour les travailleurs dont le travail est directement touché par les lock-out imposés par le gouvernement.
Le programme sera disponible jusqu’au 7 mai 2022, avec effet rétroactif au 24 octobre, et fournira 300 $ par semaine aux travailleurs admissibles.
« Les lockdowns temporaires sont toujours une possibilité dans les mois à venir. Nous voulons que les Canadiens sachent que nous avons l’intention de mettre en place dès maintenant des mesures qui entreraient en action immédiatement », a déclaré Mme Freeland.
En date du 10 octobre, le gouvernement avait versé 27 milliards de dollars à plus de deux millions de demandeurs uniques d’OCR.
Freeland a également annoncé la mise en place de deux nouveaux programmes pour aider les secteurs les plus touchés, en remplacement des subventions salariales et locatives.
Le Programme de relance du tourisme et de l’hôtellerie et le Programme de relance des entreprises les plus durement touchées seront en place jusqu’au 20 novembre et, à la rentrée parlementaire, le gouvernement propose de présenter un projet de loi pour les prolonger jusqu’au 7 mai 2022.
Le premier programme, qui s’appliquerait à des exploitations telles que les hôtels, les restaurants, les bars, les festivals et les agences de voyage, exige des demandeurs qu’ils démontrent une perte de revenus mensuelle moyenne d’au moins 40 % pour les 13 premières périodes d’admissibilité à la Subvention canadienne pour salaire d’urgence et une perte de revenus actuelle d’un mois du même montant.
Jusqu’à la mi-mars 2022, le taux de subvention reflétera la baisse de revenu, jusqu’à 75 pour cent, puis diminuera de moitié jusqu’à l’expiration du programme.
Ce dernier programme s’applique aux entreprises qui ne relèvent pas du tourisme et de l’hôtellerie mais qui sont confrontées à d’importants obstacles financiers causés par la pandémie.
Les entreprises éligibles devront démontrer une perte de revenus mensuelle moyenne d’au moins 50 pour cent au cours des 13 premières périodes d’éligibilité de la subvention salariale d’urgence du Canada et une perte de revenus mensuelle actuelle du même montant.
Le taux maximal de subvention serait fixé à 50 pour cent jusqu’à la mi-mars, puis réduit de moitié par la suite.
Le gouvernement prolongera également jusqu’au 7 mai 2022 le Programme d’embauche pour la relance économique au Canada, pour les entreprises qui peuvent démontrer une perte de revenus de plus de 10 pour cent, à un taux de subvention de 50 pour cent versé aux employés admissibles.
La prestation de maladie et la prestation pour soins de la reprise économique au Canada resteront en place jusqu’à la même date et seront prolongées de deux semaines – faisant passer la prestation de maladie de quatre à six semaines et la prestation pour soins de 42 à 44 semaines.
Mark Agnew, premier vice-président de la politique et des relations gouvernementales de la Chambre de commerce du Canada, affirme que le remaniement des programmes de soutien aux entreprises permettra aux entreprises qui continuent d’être touchées par les restrictions en matière de santé publique de survivre jusqu’à ce qu’elles puissent se rétablir.
« C’est la chose juste à faire pour les entreprises qui jouent leur rôle dans la protection de la santé publique », a déclaré M. Agnew dans un communiqué.
Réagissant à la fin du CRB, le député conservateur Ed Fast a attribué l’annonce à la pression exercée par le leader Erin O’Toole sur le premier ministre pour l’éliminer progressivement.
« Hier, le chef conservateur Erin O’Toole a déclaré qu’il n’appuierait pas la prolongation des prestations du CRB au-delà du 20 novembre, citant l’inflation galopante et les pénuries de main-d’œuvre en cours dans tout le pays. Le premier ministre a suivi le plan financier de M. O’Toole », a déclaré M. Fast dans une déclaration à CTVNews.ca.
Correction :
Cette histoire a été mise à jour pour corriger le nombre de demandeurs uniques de CRB.