Quels projets de loi reste-t-il aux députés et aux sénateurs à examiner en 2023 ?
Le Parlement a entamé une longue pause hivernale, mais plus d’une centaine de projets de loi sont toujours sur la table et prêts à être repris lorsque les législateurs reviendront à Ottawa fin janvier.
Certaines sont de grandes priorités libérales. D’autres sont des promesses gouvernementales qui languissent sur la table. Et des dizaines ont été proposées par des sénateurs ou des députés, dont certains sont sur le point de devenir loi malgré la bataille difficile habituelle pour attirer l’attention de la législature.
Au total, la Chambre des communes étudie toujours 54 projets de loi, dont 21 ont été présentés par des ministres fédéraux. Le Sénat en a 48 en main, dont cinq projets de loi du gouvernement.
Voici quelques-unes des factures à surveiller en 2023.
Factures du gouvernement
Projet de loi C-11, la Loi sur la diffusion en ligne : le projet de loi modifierait les règles de diffusion pour refléter l’avènement des grandes plateformes de diffusion en continu telles que YouTube, TikTok et Spotify. Six mois après que les députés ont adopté le projet de loi, les sénateurs ont introduit des amendements clés, notamment pour lever l’ambiguïté quant à savoir si le contenu généré par les utilisateurs peut être réglementé. On s’attend à ce qu’ils le renvoient à la Chambre peu après les vacances. Les allers-retours qui en résultent pourraient théoriquement durer indéfiniment, mais les sénateurs se conforment généralement à la décision de la Chambre d’approuver ou non des changements.
Projet de loi C-13, modifiant la Loi sur les langues officielles : Présenté en mars, le projet de loi mettrait à jour les lois linguistiques et renforcerait les obligations du gouvernement de protéger et de promouvoir le français. Il fait l’objet d’une étude préalable au Sénat et est en train d’être examiné par un comité de la Chambre.
Projet de loi C-18, la Loi sur les nouvelles en ligne : Cette loi créerait un cadre obligeant les géants de la technologie tels que Google et Meta à négocier des accords pour rémunérer les médias canadiens lorsqu’ils partagent du contenu d’actualités sur leurs plateformes. La Chambre l’a adopté juste avant la pause des Fêtes – provoquant la colère de Meta, qui a déclaré qu’il envisagerait de supprimer complètement le contenu des nouvelles canadiennes de sa plateforme Facebook si le projet de loi continuait de progresser – et l’a envoyé au Sénat.
Projet de loi C-21, sur les armes à feu : Il s’agit du projet de loi qui augmenterait les peines maximales pour certaines infractions liées aux armes à feu, inscrirait dans la loi l’interdiction des armes de poing et créerait une définition des armes à feu « d’assaut » considérées comme illégales au Canada. Cette définition, présentée lors d’une étude en comité à la Chambre cet automne, s’est avérée suffisamment controversée pour qu’une étude plus approfondie soit probable et que d’autres changements puissent encore être apportés.
Projet de loi C-22, sur la Prestation canadienne d’invalidité : Présenté en juin dernier, cela créerait une nouvelle prestation d’invalidité. Il est sur le point de nettoyer la Chambre après qu’un comité l’a adopté plus tôt ce mois-ci avec plusieurs amendements, dont certains renforcent les exigences de participation des personnes handicapées à l’élaboration et à la conception des règlements.
Projet de loi C-27, la Loi de mise en œuvre de la Charte numérique : La législation remaniant les lois canadiennes sur la protection de la vie privée et créant de nouvelles règles concernant l’intelligence artificielle et les données a été présentée en juin, mais fait toujours l’objet d’un débat en deuxième lecture à la Chambre.
Projet de loi C-29, pour créer un conseil national pour la réconciliation : Le projet de loi établissant un conseil national pour superviser les progrès du gouvernement en matière de réconciliation est en deuxième lecture au Sénat après avoir été adopté à la Chambre au début de décembre.
Projet de loi C-35, qui engage le gouvernement à fournir un financement à long terme aux provinces et aux peuples autochtones pour l’apprentissage et la garde des jeunes enfants : les libéraux l’ont présenté plus tôt ce mois-ci et ont présenté la garde d’enfants comme une priorité.
Projet de loi S-2, qui modifie la Loi sur le Parlement du Canada : Le projet de loi bloqué modifierait le fonctionnement du Sénat pour refléter qu’il n’est plus un endroit avec deux principaux groupes partisans représentant le gouvernement et l’opposition. Cela permettrait à jusqu’à trois groupes parlementaires ou partis reconnus supplémentaires de nommer des postes de direction spéciaux, qui s’accompagnent de salaires supplémentaires, et leur donneraient plus de poids dans l’administration du Sénat. Il a été adopté rapidement au Sénat fin 2021 mais n’a pas été présenté à la Chambre.
Projet de loi S-5, modifiant la Loi canadienne sur la protection de l’environnement : Le projet de loi reconnaîtrait « que chaque individu au Canada a droit à un environnement sain » et établit un nouveau cadre de gestion des risques environnementaux. Il a déjà été adopté au Sénat et se rapproche peu à peu de son adoption à la Chambre, où il est examiné par le comité de l’environnement.
Projets de loi déposés par des députés et des sénateurs
Le projet de loi C-215, qui augmenterait le nombre maximal de semaines pendant lesquelles les personnes peuvent recevoir des prestations d’assurance-emploi en raison de « maladie, blessure ou quarantaine » : le député conservateur Jacques Gourde a présenté le projet de loi en décembre dernier et il attend un vote final à la Loger. Le gouvernement a annoncé en novembre que les prestations de maladie de l’assurance-emploi étaient prolongées à un maximum de 26 semaines, mais le projet de loi de Gourde les porterait à 52 semaines, soit une année complète.
Projet de loi C-226, qui obligerait le ministre de l’Environnement à élaborer une stratégie nationale sur le racisme environnemental : la députée verte Elizabeth May a présenté le projet de loi en février, des mois avant d’être élue à nouveau à la tête du parti sur un ticket conjoint avec Jonathan Pedneault. Un comité des Communes l’a adopté en novembre.
Projet de loi C-233, sur la violence envers les partenaires intimes : Le projet de loi obligerait les juges, avant de rendre une ordonnance de mise en liberté, à déterminer si une personne accusée de violence envers son partenaire intime devrait porter un appareil de surveillance électronique. Présenté par la députée libérale Anju Dhillon, il a été adopté à la Chambre des communes en juin et est actuellement examiné par un comité sénatorial.
Projet de loi C-248, qui créerait le parc urbain national du Canada Ojibway : le projet de loi du député néo-démocrate de Windsor Brian Masse concernant un parc dans sa ville a également été approuvé sans amendement par un comité de la Chambre en novembre.
Projet de loi C-291, qui modifie le Code criminel pour remplacer le terme « pornographie juvénile » par « matériel d’abus et d’exploitation sexuels d’enfants » : le député conservateur Mel Arnold a présenté le projet de loi en juin et il attend déjà un vote final à la Chambre des communes .
Le projet de loi S-210, qui rendrait illégal pour les organisations de mettre du matériel sexuellement explicite à la disposition des jeunes en ligne : les sanctions pour les condamnations en vertu de la loi pourraient aller jusqu’à 500 000 $ et le gouvernement serait habilité à demander une ordonnance du tribunal obligeant les fournisseurs de services Internet pour empêcher l’accès au matériel. Le projet de loi de la sénatrice Julie Miville-Dechene attend un vote final au Sénat avant d’être envoyé à la Chambre.
Projet de loi S-211, qui impose aux institutions gouvernementales et aux entités du secteur privé l’obligation de rendre compte des mesures prises pour réduire le risque de recours au travail forcé ou au travail des enfants par elles ou dans leurs chaînes d’approvisionnement : le projet de loi Miville-Dechene adopté au Sénat en April et un comité de la Chambre l’ont adopté sans modifications à la fin du mois de novembre, ce qui signifie qu’il ne reste plus que deux votes avant qu’il ne devienne loi.
Ce rapport de La Presse canadienne a été publié pour la première fois le 23 décembre 2022.