Le niveau de vie au Canada prend du retard : TD
Un nouveau rapport économique de la TD indique que le Canada prend du retard sur la courbe du niveau de vie par rapport à ses pairs.
Selon le rapport publié la semaine dernière, le Canada accuse un retard par rapport aux États-Unis et aux autres économies avancées en termes de niveau de vie (ou de PIB réel par habitant), malgré les dernières années de « croissance globale ».
« La croissance économique n’est pas nécessairement synonyme de prospérité économique », a écrit Marc Ercolao, économiste à la TD.
En plus de tenir compte du PIB, explique Ercolao, la qualité du niveau de vie est un facteur important pour comprendre la performance économique du Canada.
Au cours des dix années qui ont précédé la pandémie, le Canada était assez proche des États-Unis en termes de croissance moyenne, un peu plus de 2 % par an, qui se situait au-dessus de la moyenne de 1,4 % pour tous les pays du G7, dit Ercolao.
À la suite des turbulences de la pandémie, le Canada a réussi à réaliser une solide reprise économique, émergeant avec l’un des taux de croissance les plus rapides par rapport aux autres économies avancées. Ercolao cite la croissance de la population du pays comme un grand contributeur à cette croissance économique.
Selon le rapport, la production économique du Canada par personne (PIB réel par habitant) est en fait en baisse depuis de nombreuses années.
Dans les années 1980, souligne le rapport, le Canada faisait mieux que la moyenne des économies avancées d’environ 4 000 $ US par personne. Au fil du temps, cependant, l’avantage s’est estompé et les États-Unis sont passés à 8 000 dollars américains par personne, selon TD.
Ercolao écrit que le choc pétrolier de 2014-15 a entraîné une dégradation des performances économiques. Le PIB réel par habitant du Canada a augmenté à un rythme lent de seulement 0,4 % chaque année, ce qui est beaucoup plus lent que la moyenne des autres économies avancées (qui a un taux annuel de 1,4 %).
L’augmentation récente de la croissance démographique à 3 % par an n’est pas le principal problème, d’autant plus que la croissance démographique moyenne depuis 2020 n’a été que légèrement supérieure à celle d’avant 2000 (environ 1,2 %).
Le vrai problème, selon Ercolao, est que la croissance du PIB diminue depuis les années 1980. Cela signifie que le faible PIB par habitant n’est pas simplement dû à la croissance démographique, mais à la croissance plus lente de l’économie elle-même.
Le rapport indique que la baisse est largement liée à la productivité.
Des régions comme l’Alberta, la Saskatchewan et Terre-Neuve-et-Labrador, où l’économie dépend fortement de l’échange de produits de base, avaient autrefois le PIB par habitant le plus élevé, selon la TD. Au cours des dix dernières années, cependant, leur avance a été remise en cause. À la suite de la pandémie, seules la Colombie-Britannique et l’Île-du-Prince-Édouard ont été en mesure d’augmenter leur niveau de PIB par personne qu’elles avaient dans les années précédant la COVID-19, rapporte la TD.
« Cela souligne que sans changements fondamentaux à notre approche de la productivité et de la croissance, les problèmes de niveau de vie du Canada persisteront longtemps dans l’avenir », indique le rapport.